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UN
PEUPLE SANS REPOS

A Reichshoffen, le peuple Juif
s'était installé depuis plus de 500 ans !
La première mention des juifs résidents à Reichshoffen
date du 15 février 1473 sous la forme
d'une reconnaissance de dette d'un agriculteur qui
déclarait devoir au Juif Mathis de la
commune une somme de quatre florins. La communauté juive
est sûrement plus ancienne.
Sachant que la présence de juifs en France remonte à
l'antiquité.
Au Moyen-Âge, de nombreuses communautés juives bien
intégrées se développent,
comme en témoigne la "Rue des juifs" à
Reichshoffen.
(extrait de la monographie de Reichshoffen)

Cependant, les juifs ne sont pas toujours bien tolérés.
Diverses mesures aboutissent en 1394 à l'expulsion des
juifs du Royaume de France.
L'Alsace comptait au Moyen-Âge de nombreuses
communautés juives.
Après l'annexion de l'Alsace à la France sous Louis XIV
en 1648, ils durent payer tous
les ans une lourde taxe royale pour jouir de la
protection du roi et une forte taxe
seigneuriale au titre du « droit de tolérance »,
c'est-à-dire du droit de résider dans
la seigneurie.
Le manuscrit, achevé en 1635, d'Ascher LEVY nous plonge
dans l'ambiance de l'époque

Manuscrit d'Ascher LEVY écrit
en Hébreux.
Un document épiscopal de 1693 parle de huit familles
juives « lm Stätlein Reichshoffen ».
Le livre terrier de 1720 permet de constater que leur
habitat était un regroupement
géographique dans ce qui s'appelle aujourd'hui encore la
rue des Juifs.
Les Juifs n'ont jamais eu la vie facile à Reichshoffen
où l'antijudaïsme
(l'antijudaïsme est un terme
essentiellement chrétien marquant l'hostilité vis à
vis
de la religion juive)
a également sévi, plus tard relayé par
l'antisémitisme
(on entend par antisémitisme une
attitude dhostilité à légard des
minorités juives,
quel que soit le motif de cette
hostilité). Tous les
moyens étaient bons pour dissuader
les Juifs de s'installer à Reichshoffen mais ce peuple
habitué à la souffrance ne
se décourage pas dans ces situations : nombreuses
requêtes du Conseil municipal
aux autorités pour en limiter le nombre, interdiction de
pratique du culte en public,
vexations. On alla même jusqu'à chasser leurs chèvres
des pâturages communaux.

LES
DEUX SYNAGOGUES

Durant la période 1802 à 1905, les israélites se
dotent peu à peu des édifices nécessaires
à l'exercice du culte
(avant le peuple juif a dû se retrouver de façon
clandestine dans les maisons des
particuliers).
En juin 1701 l'abbé de Camilly se plaignit auprès du
Père Lachaise, confesseur du
roi Louis XIV, de ce que les Juifs de Reichshoffen
exerçaient publiquement leur culte.
Il fut débouté. En effet, dès le XVIème siècle, «
les Juifs obtinrent l'autorisation de prier
en commun, à condition que tout se passe discrètement
». Le culte se déroulait dans
une synagogue située 4 rue des Juifs, à l'emplacement
de l'actuel fournil "Backstub"
de la boulangerie Krebs.

Emplacement de la première
synagogue de Reichshoffen.

Facade refaite en 2016.
Elle disparut dans les flammes le 5 juillet 1862. Compte
tenu du nombre de résidents
juifs à cette époque (environ 250 personnes),
cette synagogue était très petite aux dimensions de
7,50m x 7,50m pour les hommes
et un espace de 5m x 5m réservé pour les femmes.
Une lettre envoyée par la Communauté juive de
"Bas-Rhin" le 15 juillet 1844 dans
laquelle nous pouvons lire que l'ancienne synagogue
était très petite.
Apparaissent des édifices de style hispano-mauresque (le
terme «hispano-mauresque»
recouvre les formes prises par l'art
musulman, cet art s'inspire, du plan rectangulaire
syrien;
à l'intérieur une grande salle,
déploie un nombre considérable d'arcs outrepassés en
fer à cheval) censés
mieux représenter le judaïsme mais qui témoignent
aussi de la
vogue architecturale de l'époque. Albert Haas est l'un
des précurseurs de ce style
orientaliste avec la synagogue de Reichshoffen en 1852.
A Reichshoffen, l'actuelle synagogue située dans la rue
du même nom, avec ses
ouvertures en arcs outrepassés, dans le style
hispano-mauresque, fut construite
en 1851 et inaugurée l'année suivante. Elle mesure
17,30 m de long sur 10,75 m de large.
Elle est précédée d'un vestibule long de 8,35 m et de
2,55 m de large. Elle possède
une abside carrée de 3,80 m de côté renfermant
l'Armoire sainte. Sur les murs
intérieurs figurent six petites fresques représentant
les principales fêtes juives.
Les Juifs étaient enterrés au cimetière israélite de
la commune voisine, Gundershoffen.

Inauguration officielle du
rouleau de la loi à la synagogue de Reichshoffen en
1857.
Le « Miqvé », bain rituel juif,
est situé au n° 2 de la rue de la Fontaine,
anciennement
Heckersbrunnengass, à côté de l'auberge « Au Canon
».
Son fonctionnement était strictement réglementé.
La synagogue menacée de
disparaître en 1940 !
La défaite de 1870 provoqua l'exode des Juifs vers la «
Vieille France ». Lorsque
la législation allemande fut introduite en Alsace le 13
juillet 1940, presque tous
les Israélites avaient quitté la région. Leurs biens
furent mis sous séquestre et vendus.
Dans leur haine raciale les Nazis voulurent effacer toute
trace d'une présence juive
à Reichshoffen. La synagogue fut vandalisée, on tenta
même d'y mettre le feu.
« Selon nos traditions, une communauté n'existe
qu'aussi longtemps qu'il se trouve
dix fidèles (pour former un
"minyan") de sexe
masculin âgés de plus de 13 ans »
précise Robert Weyl dans l'article « Les Juifs à
Rosheim ». Au recensement de 1962
figuraient encore 13 personnes juives. En 1967 avec le
décès du ministre officiant
Yvan Lang, il n'y eut plus de culte à la synagogue.
La communauté israélite de Reichshoffen s'éteignit
mais les grands souvenirs demeurent.

Plaque en mémoire de Maurice
DREYFUS sur la synagogue de Reichshoffen.
Durant la seconde guerre mondiale, contrairement à
d'autres pays, la France offre
aux juifs certaines possibilités d'échapper au pire :
l'existence pendant un temps
de la "zone libre" et l'exode de nombreux
Français lors de l'invasion allemande,
de réelles solidarités de la part de non juifs,
permettent à de nombreux juifs de
se dissimuler et de traverser la guerre sains et saufs. A
Reichshoffen une telle
solidarité est restée discrète !
Le Mikvé (bain rituel) était localisée rue de la
Fontaine (près du restaurant Jung).
Aujourd'hui, il n'y a plus de juifs pour prendre soin des
dernières traces ou pour
remettre en état le bâtiment de célébration.
D'ailleurs la synagogue est classée
monument historique.

L'intérieur de la synagogue de
Reichshoffen.

La synagogue de Reichshoffen
dans son état actuel (vers 2004).

LA
COMMUNAUTE JUIVE A REICHSHOFFEN

(extrait du site Web
http://home.sprynet.com/~bernie06/famtree/reichshoffen-translation.html)
Le témoignage juif est actuellement très faible dans
cette ville, c'est pourquoi
la synagogue n'est plus opérationnelle (juste de façon
occasionnelle, célébration
d'un enterrement ...). Mais il existe des traces du
passé qui témoigne d'une forte
présence juive. Les premiers écrits remontent au 15ème
siècle, et depuis
il a existé des juifs à Reichshoffen.
Au 16ème siècle, Reichshoffen pouvait comptabiliser
environ 500 habitants,
il n'y avait pas de synagogue (la célébration juive
nétait pas autorisé officiellement),
mais on peut imaginer que le culte juif était
clandestin.
En 1729, il reste 20 familles juives dans la ville de
Reichshoffen et en 1784, 39 familles
comprenant 175 personnes.
En 1763, Reichshoffen est une ville prospère (avec un
revenu de 3422 livres,
principalement de la location des champs, des pâturages
et des forêts. La location
des places, le jeudi, sur le marché et les foires de
Saint-Georges et de Saint-Michel
représentent un revenu de 60 livres. En ce qui concerne
les juifs, ils payent 160 livres
de droit de pâturage.
En 1810, il y a à Reichshoffen : 2346 habitants (2112
catholiques, 23 protestants,
5 calvinistes et 206 juifs), 4 Étrangers et 47 soldats.
En 1851, selon la loi de l'article 27 du 15 mars 1850,
une école privée d'israélite
est mise en application sur le deuxième niveau de la
maison située au n° 164 de la
rue dite "Hauptgasse" (rue principale) ou aussi
appelé la "rue du Temple".
Le premier professeur était Moïse Gimpel, remplacé en
novembre 1851 par Samuel
Weill. L'école a été dirigée par Gabriel Loeb du 4
mai 1854 jusqu'en 1888, quand
il a été remplacé par Abraham Levy. Le nombre
d'enfants était : 41 de 1855,
53 de 1856, 52 de 1866, 39 de 1873. Quand l'école a
été fermée en 1919 il restait
6 enfants, la population juive s'est régulièrement
développée pour atteindre
260 personnes en 1848. Avant la seconde guerre mondiale,
ils étaient 145,
et après la guerre de 1939-45 seulement dix et
aujourd'hui aucun ...

LES
MEMOIRES D'ASCHER LEVY

Ascher LEVY de Reichshoffen,
Mémoires (1598-1635)

Extrait des écrits originaux
d'Ascher Lévy (1635).
Un manuscrit écrit en hébreux intitulé "les
mémoires d'Ascher LEVY à Reichshoffen
1593-1635" et traduit en allemand par le Docteur
Moïse GINSBURGER en 1913, puis
en français par Ernest KALLMANN, nous relate, entre
autres, les atrocités de 1633
qui frappaient les juifs et les non juifs à
Reichshoffen.
Ces écrits illustrent les conditions matérielles et
économiques de l'époque,
Ascher LEVY précise qu'elles sont "en mémoire des
événements et des tribulations
qui m'ont frappé ainsi que toute ma famille".
Souvenirs avant la guerre de 30 ans
et se terminent pendant ce même conflit.
Ascher LEVY (Asher signifie bonheur,
heureux, béni en hébreu, le nom de Lévy
est aussi orthographié Léfi,
Léfy, Lévis, Lévy, Lévi, Lewi, Lewies, c'est
l'ancêtre
d'une des douze tribus des
israélites) rabbin en Alsace, est
né le 4 septembre
1598 au village d'Alesheim (anciennement Olesheim ou
Ollisum, environ
430 habitants) dans le pays de l'Altmühl (c'est
un affluent de la rive gauche
du Danube près de Rotenburg en
Allemagne), fils d'Eliézer ha-Levi
de Reichshoffen.

Le village Alesheim (en
Allemagne) avec la rivière Altmühl.
A peine un an d'âge, en 1599, le père d'Ascher LEVY
quitta le pays natal et fit
domicile en France, dans la communauté juive de Metz (soit
un déplacement
de plus de 500 km),
pour s'établir dans le village d'Erstroff canton de
Forbach,
soit à 60 km de la capitale Lorraine.
Dans ce village, à l'âge d'un an, le bébé Ascher
Lévi étant assis devant un feu
à côté de son père et de sa mère, est tombé dans
les flammes, sa peau et sa
chair ont été asséchés. Il aurait pu brûler
entièrement (mais Dieu l'a gardé
souligne-t-il plus tard). Tout au long de ses écrits il
fait mention de son Dieu
auquel il est si précieusement attaché.
Sa soeur Youtélé est née le 18 mars 1601, à ce moment
Ascher Lévi avait à
peine 2 ans et demi.
A l'âge de 6 ans, son père lui enseigne l'alphabet
hébraïque et la foi au Dieu
d'Israël.
Le déménagement s'effectue en 1603 d'Erstroff à Bannay
(anciennement Bizingen
dans le canton de Metz) appartenait
à la seigneurie luxembourgeoise de Rollingen.
A 10 ans son petit frère vînt au monde, Kalman Lévi
né le 23 août 1608 à Bannay.
La seconde soeur est née en juillet 1612 également à
Bannay et s'appelle Fayerlé.
Le 3 septembre 1612, Ascher Lévy quitte à 14 ans la
maison de son père à Bannay
pour se rendre dans un autre pays (la Tchécoslovaquie,
précisément à Prague)
pour y étudier la Torah, après la souffrance de
quelques malheurs, sûrement liés
au fait d'être juif, il suit l'enseignement religieux.
Seuls des fils de familles aisées pouvaient étudier
auprès des maîtres talmudistes
en Allemagne, à Metz etc.
A 15 ans, il est instituteur à Heusenstamm près de
Francfort.
Il raconte que le 26 mars 1614, il est avec son ami
Moché en pleine forêt entre
Mengburg et Rastenhausen (Ratzenhofen) quatre brigands
armés les assaillent
et prennent tous leurs objets de valeur (situation
typique de l'époque, des bandes
de brigands se formaient pour voler les passants dans les
forêts et ailleurs ...).
Le 27 février 1615, il quitte Prague pour l'école
talmudique de Pressnitz
(Prsecnice près de la frontière allemande).
A Prague, il a sûrement fréquenté la plus ancienne des
synagogues en Europe
appelée "Vieille-Nouvelle" elle s'appelait
initialement "Nouvelle Ecole",
de style gothique primaire, fondée en 1270 !
En 1616, il retourne à Alesheim dans son village natal
en tant qu'instituteur.
Durant cette période il est malade de la fièvre quarte,
une fièvre intermittente
dont les accès reviennent tous les trois à quatre
jours.
A l'âge de 19 ans et 18 jours il retourne cher son père
et sa mère à Bannay.
Ascher Lévy s'installe à une bonne
centaine de kilomètres de
Bannay, à Reichshoffen.
Le 26 mars 1620, Ascher LEVI se trouve dans la ville de
Reichshoffen et s'engage
à épouser la jeune Malka (Malka,
signifie Reine en Hébreu), fille
de Eliézer dit
Lipmann (Lipmann est l'équivalent
de l'hébreu Eliézer ou encore Lazare).
L'événement est concrétisé deux ans plus tard, le 9
novembre 1622,
Ascher Levi épouse Malka fille d'Eliézer Lipmann
Reichshoffen.
Il a 24 ans et sa femme n'a que 15 ans.
Il raconte que le 28 juillet 1623, alors qu'il était en
route pour Metz avec une
charrette chargée de toute sorte de monnaies (sûrement
des offrandes et
monnaies de rachats de la loi juive). A Metz il fut
emprisonné pendant 5 jours
suite à une dénonciation et il perdit plus de 20.000
florins. Ascher LEVY
mentionne souvent la perte ou le vol d'argent, les juifs
étant déjà considérer
comme un peuple plus riche que la moyenne.
La peste
Peste : maladie des rongeurs, se
transmet d'un rongeur à un autre et à l'être
humain par lintermédiaire des
piqûres de puces infectées.

Rappel : entre le 14ème et le 17ème siècle, la grande
peste ravage l'Europe et l'Asie.
Elle provoque la mort de 75 000 000
personnes en Eurasie, fait 40 000 victimes à Paris
en 1450, 75 000 à Londres en 1665,
76 000 à Vienne en 1679 et près de 10 millions
aux Indes entre 1896 et 1917.
Aujourd'hui, la peste menace encore de nombreux pays
dAfrique, dAmérique
et dAsie. En 1999, 14 pays ont
notifié à lOMS 2 603 cas (dont 212 mortels).
En 1624 et 1625, la peste se renforçait et se répandit
toujours davantage dans
toute la France. Elle avait débuté dans la seigneurie
de Westerburg en général
(seigneurie d'Oberbronn) et à Oberbronn en particulier.
Elle commença
en avril 1625 et s'étendit de là vers les autres
villages. Il en mourut des centaines
et des milliers et à Reichshoffen Ascher LEVY la
qualifie d'assez violente.
Le 12 mars 1626, il dit que la peste fut très forte, la
mort était à sa fenêtre
et l'entourait de toute parts, il a dû voir les humains
délirer à cause de cette
maladie qui évoluait rapidement vers la mort.
En janvier 1629, la peste tua plus de cent personnes à
Reichshoffen et près
d'une cinquantaine de maisons furent infectées.
Durant ce temps, les gens cherchèrent un lieu de refuge
pour échapper
à l'épidémie, mais on ne trouva pas toujours un abri
loin du fléau.
Le 8 décembre 1625, il échappe encore une fois à la
mort (il y échappait déjà
à l'âge de 1 an et durant la grande peste), alors qu'il
se rendit seul à cheval
depuis Pfaffenhoffen à Reichshoffen, il s'était perdu.
Il traversa la rivière
face à la maison des lépreux (la
léproserie Altkirch à Reichshoffen)
pour
dépasser l'étang; alors que la rive était plus haute,
son cheval chuta en
arrière l'entraînant dans la chute, sa tête et la
moitié de son corps tombaient
dans l'eau et la boue. Submergé par l'eau il pu s'en
sortir en se retenant aux
branches des saules, heureusement que le cheval n'était
pas tombé sur lui,
la reconnaissance était pour Dieu.
Le 14 avril 1626, Ascher LEVY acheta une maison à
Reichshoffen, il y fit des
travaux de consolidation et emménagea le 24 juin de la
même année,
mais à partir de là il fut très endetté.
Eté 1626, après beaucoup de pluie, il y eut beaucoup de
blé dans le pays,
de la ville de Wissembourg jusqu'à Bâle, il n'y eut pas
tant de mémoire d'homme.
Il y eut aussi beaucoup de fruits et de l'abondance en
toutes choses.
A Bannay, voyant son père affaiblit par la maladie il
lui demanda de venir
habiter à Reichshoffen avec sa soeur Fayerlé afin de
mieux s'occuper de lui
(le 28 octobre 1626).
Le 26 décembre 1626, sa femme Milka âgée de 19 ans mis
au monde une
petite fille Hindelen (prénom
inspiré de celui de sa mère Hindel décédée).
En septembre 1627, Ascher LEVY mentionne qu'il habitait
à Reichshoffen
à l'intérieur des murs, sous entendant ainsi que la
ville était entourée de remparts.
En 1627 son père meurt à Reichshoffen en pleine
période de la guerre de 30 ans.

Des remparts de fortification
existent encore de nos jours à Reichshoffen.
En 1628, il y eut une grande inondation à Reichshoffen
avec une très forte grêle et
un orage, occasionnant d'importants dégâts dans tout le
secteur, dans les villes et
villages alentours.
Cette même année, fut imposé aux juifs des taxes
supplémentaires, par exemple
le paiement d'une taxe pour enterrer un corps juif
Le 20 septembre 1628, à l'âge de 29 ans Ascher LEVY est
désigné Rabbin
"ayant le pouvoir de mener le peuple de Dieu aux
sources de l'eau vive en Basse Alsace ..."
Les années 1627 et 1628 s'étant écoulées sous la
pluie, à Reichshoffen tout a pourri,
presque tous les produits de la terre ainsi que les
fruits des arbres n'étant pas
parvenus à maturité. La vigne ne mûrit pas et causa un
dommage inestimable au pays.
Le 15 juin 1629, Malka LEVY (22 ans) accoucha d'un petit
garçon Eliézer
(le même prénom que son défunt
père et le nom de la descendance du côté de la mère).
Ascher était un rabbin heureux et comblé, il organisa
une fête de circoncision pour
33 personnes. Il y avait de la viande et du pain, du bon
vin, des oies gavées et
des coqs gras. A cette époque les reichshoffenois
étaient pourtant pauvres et malheureux.
Le peuple juif de par sa solidarité devînt plus aisé.
Le 28 juin 1629, Ascher transfère son domicile, il
craignait à cause du cours d'eau
(le Falkensteinbach) qui coulait devant sa porte que ses
deux enfants pourraient
tomber dans le ruisseau. Une autre raison était le bruit
et le vacarme que l'eau
faisait à cause du moulin à proximité, même en criant
on ne s'entendait pas.
Wagners Tievold un employé de la commune lui loua sa
demeure.
En septembre 1629, arriva à Reichshoffen le bailli Jacob
de Wangen, que Ascher
LEVY qualifie "d'homme horrible".
Sept années depuis son mariage il déménagea à huit
reprises.
Octobre 1630, durant cette génération on ne se
souvenait pas avoir vu de telles
quantités de vin en une seule année, tellement les
vendanges furent surabondantes.
Dans sa maison, Ascher y a installé une petite pièce
pour y étudier et prier
régulièrement avec toute sa bibliothèque.
Un petit four fut bâti pour y cuire les pains sans
levain des juifs.
Une petite salle de bains pour lui-même derrière le
poêle d'hiver. Plus tard il
construira une clôture et une muraille autour de sa
maison.

Un rabbin en prière (portrait
Isodor Kaufmann)

Dessin de A. Levy (Rabbin en
prière)
Début d'année 1632, siège de l'armée suédoise à
Reichshoffen, le chef Rolllinger
vînt avec sa cavalerie et se lança contre la population
pour la tuer, détruire, briser
et brûler dans la nuit du mercredi 20 février 1632.
A cette époque la guerre faisait rage, une grande
misère régnait dans la région et
dans le pays, de peur Ascher envoi sa femme et ses
enfants avec ses biens de
Reichshoffen à Oberbronn. L'armée des Suédois arriva
un dimanche pour assiégé
Reichshoffen.
Mais ils repartirent le lundi suivant car les
reichshoffenois les ont poursuivis et
leur ont infligé une grande défaite.
En 1633, début d'année il y eu de la pluie et du vent,
des tempêtes qui ont
« arraché des montagnes » et déraciné les cèdres,
personne ne se souvient de telles
quantités d'eau, beaucoup de gens et de bétail
périrent.
A cette époque il y avait à Reichshoffen une centaine
de cavaliers de l'armée impériale.
L'armée avait fait prisonniers deux personnes de grande
importance de l'armée suédoise.
En 1632, Ascher LEVY se trouva chassé avec d'autres
juifs de leur maison et démunis
de leurs biens, sans pain, ni vêtement à cause de la
colère du siège de Haguenau.
Les juifs de la région étaient en grande peine.
Redevenu un peuple nu, sans armes et sans repos dont le
seul défenseur était le
Dieu d'Israël.
Dès ce moment, il est plus souvent à Oberbronn, mais
les juifs étaient réduit à la
pauvreté et furent très attristés. La communauté
juive de Metz était venu en soutient
financier pour les démunies des Vosges du Nord. Par
dessus tout cela la peste
éclata à nouveau à Oberbronn. En huit jours, cinq
personnes en sont mortes et
deux autres ont été atteints. Sa fille Hindel commença
à se plaindre de maux de tête...

Manque d'entretien de la
synagogue à Reichshoffen, la végétation et le lierre
deviennaient
envahissant.
Tout recommencer à zéro !
Le 15 Août 1633 Ascher retourne à Reichshoffen dans sa
maison avec toute sa famille,
mais il l'a trouvait saccagée et détruite, les
fenêtres brisées, le poêle et le fourneau
démolis, tous les ustensiles en bois jetés à terre. Le
reste des maisons juives était
complètement dévastées. Pendant la période octobre
1633, les vols et les violences
de la part de l'armée de Haguenau se généralisèrent
dans tout le pays autour de
Reichshoffen, en particulier à Oberbronn. En l'espace de
huit jours, l'armée vint à
six reprises, pour voler et emporter de là plus de 200
voitures et charrettes chargées
de tout les biens, et aussi les biens des juifs.
Par ailleurs, des disputes s'engagèrent contre les juifs
les traitant d'assassins ...

Incendie et pillage d'un village
durant la guerre de 30 ans (gravure de Jacques Callot).
Le 19 septembre 1634, revenant du marché de Woerth,
Ascher rencontre 12 cavaliers
de l'armée suédoise et lui prennent tout ce qu'il avait
21 florins en or et d'autres pièces
sans toutefois l'agresser physiquement.
Ascher eut encore un autre enfant Meïr LEVY...
Ce premier livre chronologique se
termine, sans conclusion, sur un arbre généalogique.
On pourrait penser qu'il a cessé
d'écrire les mémoires suite à un ou plusieurs
évènements malheureux dans sa
propre famille !
Ce livre, en version française, est en
vente sur Internet.

"Oh Seigneur ! Pardonne-nous d'avoir
mal accueilli le peuple juif à Reichshoffen !"

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