Bienvenue dans la commune de REICHSHOFFEN !
  L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE JUIVE EN 1939-1945
  ... un peuple meurtri, méprisé et abandonné !
  Témoignage d'une famille juive à Reichshoffen
  LES 15 SYNAGOGUES DU NOUVEAU CANTON DE REICHSHOFFEN
  HISTOIRE DES JUIFS DANS LE CANTON




HISTOIRE JUIVE EN 1939/45



Présentation

La famille juive Mx est originaire de Reichshoffen, elle a été expulsé de la ville
par fait de guerre.
Marc et Marguerite Mx sont enterrés, au cimetière juif de Gundershoffen.
Ils avaient 7 enfants :
- L'aîné, Robert est tombé en 1940 lors des derniers combats, juste après l'armistice,
le 23 juin 1940.
Pourtant le 22 juin 1940 avait été conclu l'armistice entre le IIIe Reich allemand
et les représentants du gouvernement français de Philippe Pétain.
- Lucien était prisonnier en Allemagne jusqu'en 1945, puis libéré.
- Jeanne soeur aînée, habite à Sceaux, situé à 10km de Paris
- Camille, était jardinière d'enfants, mariée à un helvétique, elle a pu se réfugier
en Suisse jusqu’en 1946.
- Marcel habite près de Lyon, il a actuellement 84 ans, ancien instit,
durant la guerre il s'est replié dans les Landes.
- Fernand, n'était pas militaire à l'époque, était trop jeune.
- Cécile était également instit.



Certains juifs habitaient Rue des Baigneurs à Reichshoffen.
Au fond, la maison de M. Rudloff


Avant la seconde guerre mondiale, il n'y avait pas d'antisémitisme à
Reichshoffen, les juifs de l'époque (selon Marcel M.) disaient que c'était un village uni.
Il n'y avait aucun problème d'intégration des juifs à Reichshoffen.
D'ailleurs Monsieur Loeb Samuel (Juif) de profession boucher, était le 1er adjoint au Maire
(Iffland) durant la période de 1914-1919.

Les métiers des juifs étaient très restrictifs, ils n'avaient pas le droit de pratiquer un métier
artisanal (à cause de la corporation), c'est pourquoi trois familles étaient marchand de
bestiaux, une autre famille était pharmacien, trois autres familles avaient un magasin
de confection (vêtements) et une famille Horloger.

Il restait à l'époque 15 familles juives soit environ 50 personnes à Reichshoffen.
En 1784 il y avait 39 familles Juives dans la cité de fer, soit 175 personnes.
(à titre indicatif, il y avait seulement 10 familles protestantes en 1940 à Reichshoffen).

A l'époque la distraction estivale des jeunes de Reichshoffen était de se baigner
à l'étang de Hanau
.



Etang de Hanau

Pendant l'occupation allemande, les soldats allemands venaient de temps à autre
faire réparer leur montre chez des juifs. Les allemands leur disaient " vous n'avez pas
besoin d'avoir peur de nous, c'est les « Schweine SS » qu'il faut craindre".



EVACUATION

Frœschwiller, Langensoultzbach, Nehwiller, etc ... beaucoup de villages étaient
évacués à la déclaration de la guerre. Le départ se faisait à la gare de Reichshoffen,
les gens avec leur charrettes et bestiaux se succèdent à Reichshoffen en
un ballet perpétuel d'aller et venues.
Reichshoffen était ville non évacuée, était devenue la plateforme d’évacuation de la
population de l’Alsace du Nord.

Le fils du médecin Martzollf (protestant) habitait en Allemagne et a eu vent que les
nazis allaient venir en Alsace pour expulser les juifs, ce qui a permis aux familles
Juives et d'autres d'être informés par avance afin d'anticiper leur départ.

Lors de la venue des Nazis, les juifs étaient expulsés de Reichshoffen de même que
toute personne d'origine française.

L'évacuation organisée d'une famille Juive

Le Comte De Leusse avait donné à la famille un certificat pour entrer dans la zone libre
et le Baron De Dietrich avait mis à disposition de la famille M. une voiture
avec un chauffeur de l’entreprise. Les parents ont quitté Reichshoffen avec leurs
2 filles (Jeanne et Camille) le 14 juillet 1940 pour aller chez leur tante à Nancy.
Après avoir fait le plein d’essence, ils ont pris le strict nécessaire avec les outils de
travail et sont partis pour Saverne. Ils ont confiés une partie de leurs bijoux à la famille
Wackermann, près de la gare.
(7 ans plus tard, après la guerre lorsque la famille
M. est retournée en Alsace, la famille Wackermann a interpellé Monsieur
M. pour lui restituer leurs bijoux, il ne se souvenait même plus de cela).

Deux heures après leur départ de Reichshoffen, la Gestapo était déjà à

leur domicile pour les expulser, mais il était trop tard.
A Diemeringen, ils ont pris le train pour Nancy, Vittel et Chalon

(pour y rester quelques jours) et enfin arriver pour s’installer à Lyon.
A Lyon, les parents avec l’aide de Marcel ont continué à exercer leur métier.

Avant la venue des SS, un voisin avait conduit le reste de la famille à la gare de
Haguenau, pour prendre un train jusqu'à Nancy.



AMBIANCE DE GUERRE



Monsieur Schaller avait dirigé la vente des biens des juifs à Reichshoffen.
Après la libération, certains biens ont été restitués gracieusement.

La synagogue était encore fonctionnelle, après la libération celle-ci fut réparée,
mais la guerre signifiait la perte du témoignage juif à Reichshoffen.

Beaucoup de résistants existaient à Reichshoffen.
Dans la rue des Baigneurs, la dernière maison ou habitait Monsieur Rudloff
(artiste-peintre), il était lui même un membre très influant de la résistance locale.


Monsieur Rudloff devant son chevalet .

Il fut arrêté et mené au camp du Struthof et condamné à mort. Mais, il est

revenu vivant à Reichshoffen.
Son fils Paul Rudloff est également peintre à Reichshoffen.


Madame M. Cécile 82 ans (née en août 1923), a fait ses études à Colmar en 1935,

installée actuellement à Lyon, elle parle toujours Alsacien.
Institutrice à Mulhouse pendant 3 ans, puis 9 ans à Ottmarsheim

Durant la guerre, elle était institutrice à Embrun (Hautes-Alpes) pas loin de GAP pour éviter

l'armée allemande qui n’était pas installée dans cette ville.
(Embrun : 6 600 habitants alt. 870 m se situe entre Gap et Briançon, Grenoble est à 140 Km)

Jeanne était la femme de Virgile B. qui fut prisonnier en Allemagne, puis s'évada
et s'installa près de Lyon, à Bron.
Placé au camp d'aviation de Bron, il est a nouveau arrêté et reconnu comme juif

puis a été fusillé.
Les Nazis avaient exigé que sur les papiers d'identité des israélites devait figurer

la mention JUIF.
Jeanne B., eu un fils Robert qui a été inspecteur des impôts.






UN PEU D'HISTOIRE

Le Maire De Leusse avait démissionné de son poste pour se retirer dans sa
maison dans le midi, des reichshoffenois connaissaient son lieu d'habitation
et lui ont demandé s'il fallait retourner à Reichshoffen, il les a encouragé
à revenir à Reichshoffen afin de maintenir l'esprit français en Alsace
(réflexion qui ne faisait pas l'unanimité des locaux et qui était risquée pour
l'époque).

De 1940 à 1945 Monsieur De Dietrich était également expulsé par les Nazis.
Il est allé à Lyon pour ouvrir une usine de fabrication de matériel de
construction pour les entrepreneurs (grues, bétonneuses ...)
Monsieur Vauzelle (son fils MICHEL VAUZELLE était le ministre de l'intérieur
et de la sécurité publique dans les années 1992) était le chef de fabrication
de cette entreprise.
Marcel M. était assistant de l'ingénieur Vauzelle jusqu'à la fin de la guerre.


Le diplomate De Leusse était Ambassadeur de France en Autriche, il a aidé
le Chancelier Kurt Schuschnigg (recherché par les Nazis) à se mettre en lieu sûr.
(Hitler appris que la Grande-Bretagne avait lâché Schuschnigg à son tour.
La France, privée de gouvernement, avait bien tenté de former une
"opposition résolue" avec l'Angleterre, mais le Ministre britannique des
Affaires Etrangères, Lord Halifax, avait fait savoir le 25 février que la
Grande-Bretagne ne saurait soutenir militairement Schuschnigg...)



Le chancelier
Schuschnigg



Après la guerre, les parents sont restés pendant 7 ans à Lyon puis sont revenus
habiter dans leur maison à Reichshoffen en 1947.



Malgré leur âge avancé, les enfants M. retournent de temps à autre en Alsace.


Les tables de la loi hébraïque dans la synagogue de Reichshoffen.



 



Les Nazis ont tenté d'éliminer le peuple juif de l'époque, mais de nos jours par miracle,
celui-ci existe toujours et jusqu'à la fin des temps
(selon les textes bibliques).



Cérémonie NAZIE (vers 1941) devant le château de Reichshoffen (triste souvenir).



 

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