Bienvenue dans la commune de REICHSHOFFEN !
L'HISTOIRE DE LA VILLE DE REICHSHOFFEN
LES DEUX GUERRES MONDIALES
Les batailles de 1793 et 1870
 
 




LA GUERRE DE 1914-1918




Vue sur la Rue du château, la tourelle qui à l'époque était le bistrot "à la Tourelle".
Reichshoffen, en 1912 (avant la première guerre mondiale) - collection privée MAUSOLF G.





Un groupe de soldats de Reichshoffen en manoeuvre près de Haguenau en hiver 1913/1914.


Intervention de M. Georges Clemenceau,
Président du Conseil des ministres, ministre de la guerre
annonçant à la Chambre des députés les termes de la convention d'armistice
signée le matin même, à Rethondes.


ANNALES DE LA CHAMBRE DES DEPUTES
11 NOVEMBRE 1918
- EXTRAIT -

Monsieur Georges Clemenceau, président du conseil, ministre de la guerre :

"Messieurs, il n’y a qu’une manière de reconnaître de tels hommages venant des
assemblées du peuple, si exagérés qu’ils puissent être, c’est de nous faire tous,
les uns et les autres, à cette heure, la promesse de toujours travailler de toutes
les forces de notre coeur au bien public.
(Vifs applaudissements.)
Je vais vous donner lecture du texte officiel de l’armistice qui a été signé ce matin
à cinq heures par Monsieur le maréchal Foch, l’amiral Wemyss et les plénipotencières
de l’Allemagne...


... et maintenant, Français, inclinons-nous pieusement devant les artisans magnifiques
du grand oeuvre de justice, ceux de 1870 et ceux de 1914. Ceux de 1870 sauvèrent non
l’honneur, certes : l’honneur était sauf, j’en atteste les mânes des héros de "Reichshoffen",
de Gravelotte, de Sain-Privat, de Beaumont, Beaumont où les fils de compagnons de
La Fayette viennent de venger Sedan
(Vifs applaudissements répétés) mais ils sauvèrent
l’avenir. Leur résistance a préparé nos victoires.
Et vous, combattants sublimes de la grande guerre, Français et alliés, votre courage
surhumain a fait de l’Alsace-Lorraine, aux yeux de l’univers, la personnification même
du droit
(Applaudissements prolongés - MM. Les députés se lèvent); le retour de nos frères
exilés n’est pas seulement la revanche nationale, c’est l’apaisement de la conscience
humaine
(Vives acclamations) et le présage d’un ordre plus haut. (Acclamations unanimes.
Tous les députés se lèvent et applaudissement longuement)".

Source http://www.assemblee-nationale.fr/



Blessés de guerre 1914/1918 devant l'école du Centre à Reichshoffen
(à l'époque, l'école était transformée en hôpital)




Entrée des troupes françaises dans REICHSHOFFEN en 1918.



Un soldat de passage à Reichshoffen écrivait à sa mère le 23 septembre 1918
Chère mère,
je ne t'ai pas donné de mes nouvelles hier, j'ai reçu hier et aujourd'hui tes lettres des 17 et 18.
Hier, marche de 20 kilomètres, aujourd'hui une de 10 kilomètres. Nous avons atteint
aujourd'hui Reischoffen, mémorable de 1870. Nous sommes partout bien accueilli et nous
couchons dans des lits.
Ici le pays était comme partout très payoisé, les ouvriers avaient repos, et plus de 200
alsaciennes en costume en avant du régiment.
Ce soir, bal et retraite aux flambeaux. Demain nous devons atteindre Wissembourg sur le
Rhin et non Bitche comme c'était convenu.
Vous embrasse tous. Maurice.



LA GUERRE DE 1939-1945


Durant l'occupation allemande (19.06.1940 au 17.03.1945), la ville de Reichshoffen, par son
attitude francophile, a déployé une activité résistante particulièrement prononcée qui lui a
valu la reconnaissance de la Patrie par l'attribution de la Croix de guerre avec étoile
d'argent, remise officiellement le 21 septembre 1952 par le Maréchal Juin. Voici la citation :
« Ville au passé historique dont la population a durant la guerre, fait preuve d'un courage
exceptionnel. Très éprouvée par les destructions et les deuils, elle a apporté une aide
spontanée et efficace, d'une ampleur rarement atteinte, aux prisonniers de guerre évadés.
S'est acquis, par le patriotisme de ses habitants et leur indéfectible attachement à la France,
la reconnaissance de la Patrie ».


Extrait de « Châteaux d'Alsace. Reichshoffen », Edition de la revue alsacienne Illustrée :
« Ces jours funèbres déjà sont lointains. L'impassible et souriante nature a effacé le sang,
fait refleurir les ruines. A la prostration des lendemains mornes succède là aussi, le réveil
de la conscience. L'Alsace tout entière reflète ses destinées dans les vicissitudes de
Reichshoffen. Luttes de races et guerres civiles, fêtes éphémères et tenaces labeurs :
tout a vibré ici ce qui ébranla et accorda l'âme alsacienne. Notre sol et ses tombes
garantissent d'éternels renouveaux. Ici comme ailleurs de jeunes énergies sont en réserve.
Le point final ne saurait clore les annales de Reichshoffen ».



En 1944, après le bombardement de l'usine De Dietrich à Reichshoffen
(photo de la société De Dietrich)


"La guerre de 1939-1945" source des informations B. ROMBOURG
Un annuaire uniquement consacré à la période de la seconde guerre mondiale est édité
par la Société d'histoire de Reichshoffen et environs (à lire absolument).



Les mouvements du 275ème Régiment US
Le récit (original en anglais) a été rédigé par l'Association d'histoire du district fédéral
de D.C. Pence (aux Etats-Unis d'Amérique).


Les dégâts de la guerre, à Reichshoffen.


La Bataille de Philippsbourg, du 1er au 20 janvier 1945.

Depuis le Poste de Commandement "PC2" la plupart du 275ème Régiment s'était déplacé
pour former les pelotons de bataillons de marche en direction de Brumath.
Les arrivées en train des soldats se faisaient le jour de Noël et les jours suivants.
Ceux qui n'ont pas utilisé les transports ferroviaires étaient surtout des conducteurs d'engins,
des gardes et le personnel de maintenance qui ont utilisé les véhicules du régiment.
A la sortie des trains, les bataillons ont marché vers les communes désignées, ont implanté
des tentes, se sont déplacés dans des maisons vides ou encore des immeubles.
Les 1er et 2ème bataillons se sont déplacés dans des positions défensives le long du Rhin
et le 3ème Bataillon est resté en réserve.
"L'Offensive Ardennes" avait commencé deux semaines auparavant et les régiments
d'infanterie de Pionniers étaient arrivés
(avec six divisions de la 42ème et 63ème)
à temps pour renforcer et aider, afin de vaincre les allemands.


Dans les préparatifs, pour affronter l'attaque allemande, le 275ème Régiment a été rattaché
à la 45ème Division. Suite à l'accélération des mouvements de troupe, le 275ème
a été désigné pour traverser l'IP, à 20h30 le 31 décembre 1944, au lieu de 8 heures du matin
le 1er janvier 1945. La bonne avance d'une demi-journée dans le programme du Régiment
était un atout face à l'ennemi.


Le plan d'attaque allemand prévu, employant la 256ème Division de Grenadiers avec des
régiments renforcés pour passer les vallées des Vosges et sortir à Zinswiller,
à Niederbronn et au-dessous du Windstein et une fois-là, les allemands se préparent à
bloquer des mouvements en contre-attaque. Le moment décisif devait être à 23 heures
le 31 décembre.
Les planificateurs allemands ont souligné l'importance du secret, les mouvements de
troupes et de matériel dans la jonction avec l'offensive devait être interdit après la
tombée de la nuit le 31 décembre.


À Philippsbourg vers 21h00, le 31 décembre, les soldats du 62ème "AIBN" et la 3ème
du 275ème Régiment "Bn" étaient à la tête du peloton. Ils ont repoussé la ligne de bataille
jusqu'aux environs de Baerenthal, poste de commandement de "TF HUDELSON", où
des soldats avec leurs mitrailleuses ont chassé des patrouilles de reconnaissance
allemandes.

Vers 23h00, c'est le moment décisif pour l'offensive allemande "Nordwind".
Du 275ème régiment de Compagnie, le capitaine "Lang" était arrivé dans sa Jeep,
avec le conducteur et l'artilleur, à la 62ème Compagnie "PCP" de "C" près de Bannstein
pour coordonner le soutien de "Co" de "C" par la Compagnie "Lang 1".
Les soldats avaient à peine assez de temps pour entrer au poste de commandement
quand une radio mobile a sonné et l'interlocuteur a annoncé
que la position de l'ennemi avance comme étant une attaque. La personne a
précisé que l'ennemi avait des vêtements de camouflage de neige (temps enneigé);
que la campagne entière avait été mise à feu par les obus et avec de grandes armes à feu.
Au début, Baerenthal était l'emplacement du poste de commandement "TFHUDELSON"
de la 275ème.
Au 275ème, le Commandant Régimentaire n'était plus en communication, l'avant et le
poste de commandement arrière n'avaient plus aucun contact avec lui. L'adjudant
du 275ème a quitté Baerenthal pour reconnaître un nouveau site de poste de
commandement pour la 275ème et a choisi Niederbronn.
Finalement, il a rétablit le contact radio entre la 275ème et la 45ème.


L'armée américaine occupant tous les deux côtés de la route de Niederbronn juste
au sud de Philippsbourg



Vers l'aube du jour du nouvel an (en 1945), la COMPAGNIE 275ème - 3ème "Bn",
le Major William Shepherd a appelé la 45ème Division "G-3" de la 62ème AIBN "CP"
à Philippsbourg et a demandé la permission de remettre une partie de son bataillon
afin de soutenir la 62ème.
La "G-3" a chargé le commandeur d'effectuer tous les préparatifs pour délivrer
la 62ème. En attendant, le 3ème Bataillon devait se déplacer en camion à
Niederbronn pour occuper tous les deux côtés de la route de Niederbronn
juste au sud de Philippsbourg. Les deux autres bataillons du 275ème
s'étaient également déplacés en camions - 6-"bys" et amphibie - 2ème "Bn" parvenant
à la fonderie "de Dietrich" de Niederbronn après minuit et 1er "Bn" s'arrêtait à
Reichshoffen. Il restait la nuit à l'usine de filerie (TRECA). De grandes armes à
feu américaines avaient commencé a résonner en réponse à l'infanterie de "Nordwind".
Parmi les unités étaient deux Volks divisions de Grenadiers avec lesquels la 275ème
était devenu familier - les 256ème et 361ème - tous deux inclus trois régiments,
chacun avec deux bataillons.
A l'aube, lors de l'attaque sur la route de Bitche, une patrouille de combat renforcée
du 256ème bataillon d'assaut a été refoulé par la 62ème "Co" "C" en employant
leur canon calibre 0,50 "HMGS".

À 10 heures, la 275ème COMPAGNIE avec le Colonel Charles Pettee est parvenu
à la sortie sud à Philippsbourg et a rejoint les commandants de ses 2ème et 3ème
bataillons aux faubourgs sud-est du village.
Pettee s'était arrêté en route à son ancien poste de commandement
au 45ème quartier général à Langensoultzbach. Là, il avait été informé
du progrès des opérations "Nordwind" et a reçu les ordres pour effectuer le
déploiement de son régiment à Niederbronn. La 3ème "Bn" avait été
transporté par camion à un endroit et resterait-là, se préparant pour délivrer
la 62ème AIBN. Le Lieutenant Barten devait déplacer son bataillon en passant par
Zinswiller et Baerenthal. Barten lui-même devait aller au poste de commandement de
TF HUDELSON à Baerenthal et s'accorder avec le Colonel Hudelson à cet égard.
Très tôt le jour, Barten avaient déplacé son bataillon de la fonderie "de Dietrich"
aux faubourgs du nord-ouest de Niederbronn, où il déploya le bataillon dans
une position défensive. En fin d'après-midi, le 3ème Bn a marché au pas dans le village de
Philippsbourg. Les forces d'I-K se sont déplacées sur la route de Bitche, la Compagnie "I"
était devant et la Compagnie "K" était plus à l'arrière.
La Compagnie "L" a marché au pas à Philippsbourg sur la route de Baerenthal.
Ce village avait été rasé par les troupes allemandes qui avaient pénétré par le côté Nord,
le 5 janvier.
La Compagnie "M" restait dans Philippsbourg, avec leurs armes lourdes sur des
positions défensives.

L'obscurité tombait, juste à temps les forces d'I-K avaient atteint la dernière rangée
de maisons au nord de l'étang gelé de Baerenthal. Ils ont pris seulement quelques
minutes pour atteindre et passer par-delà du Lieschbach (rivière ?).
Soudainement, des coups de tirs, le bourdonnement lourd d'au moins
deux mitrailleuses allemandes, les tireurs étaient sur les deux côtés de la route.
A l'arrière, les Américains n'étaient pas rester longtemps dans le champ de tir, des voix
échangeant des renseignements et des ordres, puis des hurlements de douleurs
et des appels aux secours. Peut-être 30 minutes après le premier éclat de tir
il y eut des intervalles de silence qui sont devenus très longs. Les secours sont
arrivés pour porter les blessés, ils ont enlevé les affaires des victimes. Alors le
restant des hommes de "LANG" se sont retirés. Au Lieschbach, où les
secours avaient garé leurs "Jeeps", un transporteur est arrivé avec des
armes et munitions pour réarmer les hommes.

Le 1er Peloton principal s'est retiré du site d'embuscade, à l'entrée du Lieschbach
et au sud où il y avait une passerelle donnant accès aux passagers. Les tireurs
du Peloton, 3ème et des équipages "lmg" ont pris des positions sur un terrain
à l'ouest de la route. Redoutant une approche, ils ont tenu une garde,
lorsqu'une patrouille allemande, assez importante, s'est avancée à la passerelle.
Quand le chef de la colonne l'a atteint, ils ont ouvert le feu. Quoique l'ennemi ait
pris des positions de tir et ait obstinément combattu, se retirant finalement et
partant en laissant sept morts.


Evacuation de la population de Dambach-Neunhoffen, de passage à Reichshoffen en 1940.


Remarques allemandes de l'après-guerre :
Dans le secteur de la 256ème Division des Volks Grenadiers allemands, l'objectif principal

pendant le deuxième jour "Nordwind" avait été raser Philippsbourg. Dans ce secteur quelques
groupes d'assauts allemands étaient restés à l'arrière. Les explications dans des rapports
allemands étaient :
1) les précautions de sécurité strictes ont sérieusement endommagé la reconnaissance

et ont limité l'information sur le terrain.
2) le plan avait été d'attaquer avec deux bataillons des 476ème Grenadiers manoeuvrant

dans le secteur limité de Baerenthal et les routes de Bitche; le terrain accidenté a forcé
une large séparation, plus de contact visuel entre les bataillons. Donc l'avance de
toutes les deux unités a été interrompue.
Pour le 2 janvier, il est devenu évident que la force des attaques était insuffisante.



Lors d'une réunion nocturne, à minuit entre : la 45ème Division Asst CG Colonel Paul
Adams et la 275ème du Colonel Pettee au poste de commandement de la 275ème
à Niederbronn, ont défini les objectifs à prendre pour la 275ème :
1 - Le Falkenberg, entre le carrefour formée par la route de Neunhoffen et la route
Sturzelbronn;
2 - L'Angelsberg, l'angle juste à l'est de Weihersberg (l'angle entre l'Angelsberg et
la route de Neunhoffen);
3 - La Colline 30, ce chiffre arbitraire assigné par le Colonel Adams - la colline
était au nord de la route de Bitche.

Les pelotons de tireurs couvraient le croisement principal à l'intersection de
Bitche et la route vers Neunhoffen et l'entrée du sud de Philippsbourg.
L'autre peloton de tireurs, était resté à Niederbronn en temps que réserve.
En attendant, la 62ème "AIBN" était en phase de retrait dans son secteur, qu'il avait
défendu avec succès.
Le 275ème S-3, à 13 heures au 2ème jour de l'opération "Nordwind",
a annoncé à la 45ème Division G-3 de la 62ème, selon les derniers éléments,
avaient rasé Philippsbourg à 11 heures du matin. En attendant le 275ème S-3
a effectué les déploiements de trois de ses pelotons de tireurs pour défendre les
parties de terrain prescrites par "Adams", à partir de 12 heures
(midi) :

L'attaque réelle sur Philippsbourg a été menée le 3 janvier 1945 et était
couronnée de succès.

Le retrait de la Septième Armée commandée par "SHAEF", a été effectué
le 21 janvier 1945.





 

 

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