SUR LES TRACES DU PASSE DE REICHSHOFFEN


LES INDUSTRIES




La brasserie et la malterie et Someca sont des entreprises disparues de Reichshoffen. Anciennement implantées dans les locaux des anciennes usines agro-alimentaires nées au milieu du 19ème siècle. A l'emplacement de l'entreprise SOMECA, il y avait une grande et belle ferme à laquelle on a ajouté en 1859 une brasserie (aujourd'hui un promoteur à du mal à vendre les appartements de son projet, c'est pourquoi ce chantier avance au ralenti). En 1889-1890, la brasserie-malterie s'avérait trop exiguë et on construisit une nouvelle brasserie à l'emplacement des établissements TRECA, la malterie restant dans les anciens bâtiments.


La SOMECA, une société de mécanique.

La Soméco, fabrique de ferronnerie (SARL) créée à Reichshoffen en 1920, s'est spécialisée dans la fabrication d'appareillages électriques. Elle cesse cette activité en 1939 pour continuer uniquement la fabrication de ferrures, charnières, loqueteux, poignées de tiroirs... En 1962, la Soméco est rachetée par le groupe TIXIT, dont elle devient la 2ème unité de production. La fabrication de paumelles et de caillebotis est arrêtée en 1970. Depuis cette date, la société a effectué essentiellement des travaux de tôlerie, de traitement et de finition pour Tixit ainsi que pour Electroli-Kity, autre société du groupe, spécialisée dans la fabrication de machines à bois. Elle a cessé toute activité à Reichshoffen en 1991.




Démolition complète des anciens bâtiments TIXIT (Juillet 2004).


TRECA, société de tréfilerie-câblerie.

En 1922, les ateliers de transformation de l'acier de l'entreprise TRECA ont été transférés de Puteaux (Seine) à Reichshoffen dans les locaux de la brasserie acquis par Julien Wurth. Spécialisée d'abord dans les fils d'acier à haute résistance, l'entreprise René Moritz-Julien Wurth se diversifie:
En 1930 : fabrication de fils d'acier pour ressorts.
En 1932 : fabrication de câbles métalliques.
En 1935 : fabrication des premiers matelas à ressorts.
C'est à cette date que naissent les matelas TRECA qui tirent leur nom de tré (tréfilerie) et ca (câblerie). La câblerie a cessé son activité en juillet 1985 avec le redéploiement des activités tréfilerie sous le nom de STAL (Société de Tréfilerie d'ALsace).
En décembre 1990, l'entreprise, jusqu'alors propriété de la famille Moritz, est cédée à la société Dunlop France, elle même filiale du groupe mondial Sumitomo.

Les deux entreprise, SOMECA et TRECA ayant un moment donné fournit un travail à plus de 560 personnes.




de "De Dietrich" vers "Alstom".

Mais il y a une entreprise plus importante à Reichshoffen, "DE DIETRICH",
aujourd'hui rachetée par le groupe d'ampleur mondiale ALSTOM (prêt de 100 000 salariés).


Vestiges de la première usine De Dietrich à Jaegerthal (photo Schmitt B.)


Les usines de Dietrich, installées à Jaegerthal en 1684, à Reichshoffen à la Schmelz en 1767, offrent de nombreux emplois d'ouvriers, de bûcherons et charbonniers, de voituriers...Cette usine est l'oeuvre du maître des forges Jean de Dietrich, troisième du nom, anobli en 1761 pour les services rendus aux armées du royaume. C'est la veuve de son petit-fils, la baronne Amélie-Louise, qui engage l'entreprise sur la voie de la construction mécanique. Les chemins de fer, alors en pleine expansion, offrent un marché potentiel non négligeable. De 1844 à 1848, des investissements importants sont ainsi engagés à Reichshoffen pour permettre la production de paires de roues et le montage de wagons. D'autres fabrications ferroviaires suivent bientôt : ponts métalliques, grues, plaques tournantes, signaux, etc. Seule la proximité de deux puissants concurrents (André Koechlin et Cie à Mulhouse et Etablissement de Construction Mécanique de Graffenstaden) l'empêche d'ajouter des locomotives à son catalogue.
L'usine de Reichshoffen est coupée du marché français au lendemain de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne en 1871. D'où la création, en 1879, d'une antenne à Lunéville. Les deux usines fonctionnent de concert jusqu'en 1905, date à laquelle les de Dietrich cèdent en toute propriété l'unité de Lunéville aux de Turckheim, leurs cousins (origine de la Société Lorraine-Dietrich). C'est à cette époque, aussi, que l'usine de Reichshoffen abandonne la construction automobile, commencée en 1896.
En 1918, Reichshoffen, qui avait réussi à pénétrer le marché allemand, fait retour à la France. Sortie indemne du conflit, ses ateliers sont aussitôt sollicités pour la remise en état des matériels roulants ferroviaires livrés par l'Allemagne au titre des réparations, puis, à nouveau, pour la construction de wagons. Quoique prépondérante, cette activité laisse la place à quelques commandes de voitures et de matériel de tramway. En 1931, l'usine occupe 1700 salariés et produit 3000 wagons par an. Frappée par la crise, elle trouve son salut dans la construction d'autorails qui, de 1933 à 1939, fournit de 35 à 50% de son chiffre d'affaires. Contrainte pendant la guerre de travailler pour la Reichsbahn (wagons allemands), ses installations sont durement touchées en mars 1945 au moment des derniers combats précédant la libération du territoire. L'année 1946 marque le début d'une longue association avec la SNCF, d'abord comme réparateur puis,deux ans plus tard, comme constructeur. Dans les années 1950, l'activité de l'usine repose essentiellement sur la fourniture d'autorails, dont les RGP. Elle travaille également pour l'étranger, l'Afrique du Nord et le Luxembourg, la Syrie, la Grèce. Une nouvelle étape est franchie en 1963, lorsque De Dietrich, tout comme Renault, perd un marché, désormais concentré entre les mains d'ANF. Reichshoffen devient en retour l'un des principaux fournisseurs français de voitures (Corail et dérivés). Epoque bénie par les industriels français : en trois jours quatre chaudrons Corail sortaient des ateliers de Reichshoffen. De Dietrich conçoit les voitures à compartiments les "VU" et fabrique aussi la moitié des bogies "Y32" du parc construit. Avec un rythme de quatre bogies par jour. Reichshoffen a aussi à son actif, avec d'autres industriels, les Z2, ces automotrices bleu et rouge pour la SNCF et les régions et adoptées aussi par les chemins de fer luxembourgeois. Un dernier tournant est pris en 1977-1978, date à laquelle l'usine se voit confier la construction de toutes les remorques d'extrémité des rames TGV, depuis les TGV Paris-Sud-Est jusqu'aux TGV Duplex et Thalys.

Racheté totalement par le groupe ALstom, la société ALSTOM-DDF comporte plus que 650 salariés (chiffre en croissance).

Actuellement le groupe De Dietrich a encore des implantations à Reichshoffen : la société COGIFER, Le Château, le centre de pièces de rechanges, le centre de formation ...


"ALSTOM" UNE ORIGINE ALSACIENNE


Entrée principale de l'unité Alstom à REICHSHOFFEN (l'ancien nom Alstom DDF devient Alstom Reichshoffen).

André Koechlim ouvre un atelier de construction de locomotive à Mulhouse en 1839, alors que le chemin de fer est une idée neuve en France et en Europe continentale. Les affaires se développeront vite. Koechlim fusionne avec les Ateliers de Graffenstaden pour créer la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM). L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, en 1871, entraîne le repli de la SACM à Belfort dans les années 1878-79. En 1893, la traction électrique ferroviaire commence à prendre un certain essor, l'Américain General Electric s'associe à la Compagnie française Thomson-Houston. Passée la première guerre mondiale, les électrifications prennent de l'ampleur. En 1928, Thomson-Houston fusionne avec une partie de la SACM pour former une nouvelle entreprise. Ce sera Als-Thom contraction d'ALSace-THOMson. La firme de Belfort va devenir, malgré la crise, le plus important constructeur français de matériels de traction qui passera de la vapeur à l'électricité et au diesel. ALSTHOM acquiert, d'année en année, une position dominante dans le monde industriel ferroviaire. En 1976, ALSTHOM intègre la CGE et entre dans l'industrie navale avec l'achat des Chantiers de l'Atlantique. Puis le mouvement s'accélère par l'absorbtion de plusieurs grandes entreprises. ALSTHOM devient le premier industriel ferroviaire français, à la fin des années 1980. La voie est ouverte pour des regroupements de taille européenne. En 1989, GEC ALSTHOM (du britannique GEC et le français ALCATEL-ALSTHOM) est né. En 1998, GEC et ALCATEL préfèrent se recentrer sur leur métiers de base : l'électronique, la défence et les Télécom et laisser leur rejeton rebaptisé ALSTOM sans "H" voler de ses propores ailes. En 1997, le groupe ALSTOM rachète l'entreprise De Dietrich Ferroviaire à Reichshoffen. Aujourd'hui, ALSTOM emploi prêt de 100 000 salariés dans le monde.

Sources : Vie du Rail (texte sur Alstom) et musée du Fer (le restant)





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