SUR LES
TRACES DU PASSE DE REICHSHOFFEN
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AU
TEMPS DES ROMAINS
ET
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES
AU
TEMPS DES ROMAINS
Au
temps des Romains, Reichshoffen semble avoir été un
oppidium (petite ville fortifiée) au confluent du
Schwarzbach et du Falkensteinerbach. C'est l'apparition
des maisons aux murs de pierres de grès ou de calcaire
liées avec du mortier mélange de sable, de chaux et
d'eau.
C'est sous les règnes florissants des Antonins
[Nerva (96-98), Trajan (98-117), Hadrien (117-138),
Antonin le Pieux (138-161), Marc Aurèle (161-180),
Commode (180-192)],
que notre région se couvrit de villas, villages, voies
de communication, thermes et temples.
Vieille rue de pavés à Reichshoffen, comme au temps
des romains
La population de l'époque est donc un mélange (de
Celtes, Germains, Gaulois et Romains) appelée
"Gallo-Romains".
Les traces gallo-romaines sont très nombreuses dans le
secteur de Reichshoffen. Enumérons les différents sites
en mentionnant les principales trouvailles que le
sous-sol nous a livrées dans l'ordre chronologique. On
pourra se référer à l'article sur l'activité
archéologique pour avoir des renseignements plus
précis.
CHAPELLE ALTKIRCH : Deux bas-reliefs
(ils sont conservés au musée archéologique de
Strasbourg sous les n° 2413 et 2419) dédiés au dieu
Mercure sont retirés de la chapelle en 1742. Un
troisième bas-relief représentant Mercure est retiré
en 1826 et donné à la bibliothèque de Strasbourg par
le vicomte Renouard de Bussières, propriétaire du
château de Reichshoffen.
ABORDS DU CHATEAU : En 1781, découverte
d'un laconicum (étuves pour bains de vapeur), d'un
frigidarium (bain d'eau froide) et d'une piscine à
l'emplacement des écuries du château. Le tout était
encore visible jusqu'en 1865.
REISSACKER : Découverte en 1786 d'un
autre laconicum au Reissacker (RIESACK : une ancienne
métairie située près de Jaegerthal).
LA HARDT : En 1832 le docteur
Schnoeringer découvre sur la Hardt à Gundershoffen les
restes d'un temple carré de 6 mètres de côté avec
huit bas-reliefs (ils sont conservés au musée de
Mulhouse).
LE SANDHOLZ : Entre 1830 et 1842 le
même archéologue a dégagé des bains dans une
glaisière du Sandholz et trouvé dans un couloir
souterrain accessible par un escalier des objets d'un
légionnaire (VIIIème légion).
AU FROHRET : Il a mis au jour une
habitation agricole, à l'Ebershoelzel près de
l'Aschbaechel, affluent du Lutterbaechel une splendide
villa avec fragments de colonnes, de chapiteaux et autres
sculptures.
SCHIESSHIRSCH : En 1860, lors de la
construction de la voie ferrée Haguenau-Niederbronn
l'agent voyeur Bauer et l'inspecteur Horner ont
découvert un cimetière gallo-romain comprenant plus de
deux cents vases funéraires au Lieudit Schiesshirsch.
Les urnes contenant des cendres et des fragments d'os
calcinés étaient placées en quinconce à 2 ou 3
mètres de distance et à 0,60 mètre environ au dessous
du sol. On sait que le rite de l'incinération s'est
conservé jusqu'au 3ème siècle. Cette découverte
permet d'affirmer que l'agglomération était importante.
Reichshoffen était au temps préhistorique et
celtique-romain déjà habité, des trouvailles datant de
l'âge de la pierre et particulièrement du temps romain
le prouvent. Une fouille en 1860 dans le quartier du
chemin de fer fait découvrir un champ de tombes
romaines, la trouvaille de monnaies romaine, d'un poêle
de potier, d'un puits avec le couvercle et plusieurs
reliefs de Dieu romain le mercure d'un temple, montrent
déjà la signification (importance) du lieu comme une
petite ville bien établie.
LES
FOUILLES
Cruche Gallo-Romain en céramique trouvée à
Reichshoffen
En 1967 :
Lors de travaux d'assainissement effectués près du
domicile Hirsch-Larché, 13 ruelle du Sanglier, les
ouvriers ont trouvé un fragment de colonne provenant
probablement d'un autel (en possession du Docteur Iffrig
domicilié à Diemeringen).
En été 1969
une découverte fortuite de tessons de poterie provenant
de la terre déblayée par une pelle mécanique à été
faite à Reichshoffen. Conseillée par un responsable de
la société niederbronnoise d'histoire et d'archéologie
et autorisée par le Directeur de la circonscription
archéologique de Strasbourg, une équipe a effectué un
sondage dans l'enceinte du Collège (quartier Ouest). Ce
sondage a permis de déceler la présence d'un four à
céramique commune. Du dépotoir attenant au four, il y
eut l'extraction d'une quantité importante de tessons
provenant d'objets invendables (poterie ratée avec bords
ondulés ou autres parties déformées).
Sous la direction de Bernard ROMBOURG, Bernard Herber et
Pascal Guth ont mis au jour en mars 1974 les statuettes
Apollon et Eros.
Eté 1969 :
Découverte d'un four gallo-romain au Collège dont la
voûte était effondrée sur la sole. Ce four a la forme
d'une poire de 2,15m sur 1,50m. Les nombreux gobelets du
type à dépressions et au décor granité présentent
tous un défaut de fabrication. Parmi les nombreux
fragments de vaisselle commune il y a les mortiers à
déversoir revêtus intérieurement d'aspérités dures
obtenues avec du quartz con-cassé et des plats, bols ou
assiettes décorés à la roulette.
En 1972 :
Lors de la mise en place d'un déversoir d'orage à
l'emplacement où la rue de l'usine débouche sur la
route de Gumbrechtshoffen, le contremaître de la
Société du Matériel pour le Bâtiment de Haguenau M.
Bernard Gauss a mis au jour un splendide chapiteau
provenant probablement d'un temple (actuellement en
possession de M. Marcel Gauss domicilié à Marlenheim).
Mars 1974 :
Fouilles d'urgence lors de travaux de terrassement
effectués dans l'enceinte des établissements DE
DIETRICH à Reichshoffen.
A l'emplacement du nouveau hall sur l'aile nord de
l'usine, découverte des vestiges de fondations dont
l'état très dégradé n'a pas permis de déterminer
avec précision la nature des installations. Certains
indices : des pilettes formées par la superposition de
briques carrées de 18, de 22 et de 32 cm de côté, des
briques rectangulaires de 28 sur 40 cm permettent de
formuler l'hypothèse de l'existence d'un hypocauste,
système de chauffage souterrain.
Entre les pilettes circulait un air chaud alimenté par
un foyer ou praefurnium, construit en briques. L'air
chaud était conduit à travers le mur d'une maison
jusque dans l'hypocauste par un canal ou alandier. Les
décombres n'ont fourni que peu de poterie. Toutefois,
une cruche à deux anses de 32 cm de haut a été
reconstitué. Une autre trouvaille intéressante : une
urne parallélépipédique de 24/18/12cm provenant
probablement du cimetière gallo-romain découvert en
1860. Les pièces maîtresses livrées par le sous-sol
sont indiscutablement les deux statuettes en bronze (15
et 10 cm) : Apollon et Eros et une bague-clé en bronze
aussi.
Statuette en bronze, représentant le Dieu grecque
EROS,
souvent représenté sous forme d'enfant (divinité
païenne de l'amour).
Une cave aux dimensions intérieures 4,35 m sur 3,35 m a
été déblayée malgré la présence continuelle d'eau.
Fait intéressant : les murs érigés par des tulles
plates (tegulae) de 0,46m sur 0,37m.
1975 :
Cave gallo-romaine du Collège.
D'une cave de 5,30 m sur 4,29 m, des fragments de table
circulaire en grès (diamètre 112 cm, épaisseur 4,5
cm), des blocs de pierre à encoche (poutrage), un
fragment d'épée, des épingles à cheveux en os, des
clous en fer forgé, des fragments de vaisselle commune
et des fragments de céramique en terre sigillée ont
été dégagé. Cette dernière à laquelle les
archéologues ont donné le nom de Terra sigillata
désigne la poterie à glaçure rouge réalisée à
l'aide d'une argile fine, couverte d'un vernis ou engobe
qui possède un très grand degré de résistance à la
corrosion. Aussi cette céramique revoit-elle le jour,
après plus de quinze siècles en terre, sans
altération. Les estampilles nominales des potiers, les
formes très caractéristiques et les décors des vases
permettent de les dater.
Cruche en céramique datant du IIème siècle après
Jésus-Christ.
Cette cave située à proximité du four appartenait sans
doute au potier et peut être datée du IIème siècle
ainsi qu'en témoignent les monnaies trouvées soit
Intra-muros, soit extra-muros à savoir un sesterce en
bronze à l'effigie de Marc Aurèle, un denier en argent
à l'effigie de Faustine la Jeune, sa femme, un Trajan,
un Hadrien, un Antonin le Pieux, enfin un Claude II, un
Gordien et un Domitien (denier).
Février-mars 1977
Villa IVème siècle : (propriété Georges Reymann).
Habitation datant du lVe siècle. Dans un local muni d'un
hypocauste effondré un dénombrement de 16 pièces de
Constantin le Grand a été faite. Du praefurnium encore
en bon état (1,20 m sur 1,20 m) et communiquant avec la
pièce par un alandier en bon état, une hache et une
pioche-binette en fer ont été mis à jour.
En
1977:
Villa
du IVème siècle avec de nombreuses monnaies de
Constantin le Grand (propriété Georges Reymann - 16,
rue du Cerf). Propriété Enderlin - Linck (23, rue de
Gumbrechtshoffen) traces d'habitations avec tessons.
Propriété Béna (12, rue du Cerf) traces d'habitation
avec une monnaie de Claude Il.
Source
des informations
:
"Les fouilles" extrait du Journal municipal de
Reichshoffen
Assiette
Gallo-Romain en céramique trouvée à Reichshoffen.
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