DANS LA
CITE DU FER
LES
REICHSHOFFENOISES
Le
rôle des femmes
Beaucoup
de femmes se sont distinguées dans le passé à
Reichshoffen, à travers l'entreprise de la famille De
Dietrich, l'aide des femmes durant les guerres mondiales,
mais aucune femme n'a pu se hisser au titre de première
magistrate de la ville (sauf sous la gérance de Monsieur
ZIMMER, Madame Odile NICOLAS était adjointe avant la
parité hommes-femmes).
Aujourd'hui avec cette parité électorale nous aurons
sûrement le privilège de voir (bientôt) une gérante
des affaires de la ville !
D'ailleurs le nouveau conseil municipal comporte plus de
femmes que d'hommes
(attention
les hommes, soyez sur vos gardes !!! )
Une
femme a dominé la croissance et les crises de
l'entreprise De Dietrich
Amélie-Louise
de Berckheim (1776-1855)
La capitaine d'industrie
Amélie-Louise de Berckheim possédait une énergie rare
une force de caractère peu commune, et des capacités
intellectuelles remarquables qui lui permirent de
surmonter toutes les difficultés. "Nos enfants
deviendront peut-etre meilleurs s'ils ne sont pas
élevés dans l'abondance... " écrivit-elle en 1801
à son mari, Jean-Albert Frédéric de Dietrich en
réponse à une lettre pessimiste concernant l'avenir des
forges.
Agée de 29 ans et mère de quatre enfants en bas age
Amélie-Louise se révèle à la mort prématurée de son
mari en 1806 (mort sur l'échafaud), une femme d'affaires
rigoureuse et créative. En 1815, elle est nommée
gérante de la société. En véritable chef
d'entreprise, elle parvient patiemment mais fermement à
rendre à la Maison De Dietrich sa fierté, son esprit
familial qui privilégie le long terme pour la
génération suivante et son autonomie financière.
L'année 1827 voit l'aboutissement de ses efforts : la
Société Anonyme est remplacée par une Société Nom
Collectif dont elle-meme et ses enfants détiennent la
totalité des parts.
Conjointement avec ses deux fils, Albert et Eugène, et
son gendre Guillaume de Turckheim, Amélie-Louise peut
enfin assumer librement la gestion de la nouvelle
société "Veuve de Dietrich et fils". Elle
choisit d'engager l'entreprise sur une voie d'avenir,
celle de la construction mécanique, Dès 1827, la
société adopte des dispositions sociales très en
avance sur celles de la France en fondant une caisse de
pension au profit de ses ouvriers permanents.
Amélie-Louise de Dietrich reste dans les mémoires, pas
uniquement pour ses talents de femme d'affaires. Elle
était l'une des quatre "demoiselles de
Berckheim", célèbres dans la littérature
alsacienne par la puplication de leur correspondance. Ces
lettres donnent une image vivante de la vie quotidienne
des filles de la noblesse, et de leur perception des
évènements avant et pendant la Révolution française,
durant les guerres napoléoniennes, et sous la
Restauration.
(texte Martine KOEHLER)
Après la première guerre mondiale, les femmes
s'organisent
Les
Oeuvres Féminines à Reichshoffen
Dès l'armistice de 1918, les oeuvres féminines
devinrent florissantes à Reichshoffen :
(texte de la Comtesse J. de Leusse)
La Société de Secours aux Blessés Militaires
créa immédiatement un comité de secours en dons et en
nature, pour la population éprouvée par la guerre (de
1914-1918). Puis elle organisa un dispensaire d'hygiène
sociale et une consultation de nourrissons auxquels trois
infirmières visiteuses consacrent leur dévouement, avec
l'aide bénévole de plusieurs dames de la ville. Grâce
au dispensaire, de nombreux malades sont visités
régulièrement, passent à la radioscopie et sont
hospitalisés - les enfants suspects de maladies sont
envoyés dans plusieurs sanatoria ou préventoria, font
des cures de lampe de Quartz. Environ 80 nourrissons sont
suivis et pesés chaque mois et reçoivent des dons à
l'arbre de Noel.
L'Association Catholique des Oeuvres de
Protection de la Jeune Fille
réalise chaque année, grâce à sa correspondante, de
nombreux placements. Dès 1919, son comité diocésain de
Strasbourg, fut rattaché à la branche française de
l'Oeuvre. L'Association nationale se subdivise en 80
comités diocésains possédant chacun sa maison
d'accueil, son secrétariat, sa mission de port ou de
gare. Son but est de préserver la jeune fille en la
maintenant à son foyer, dans son pays. En cas
d'émigration forcée, l'oeuvre exerce une vigilance
attentive sur la jeune vovageuse, grâce à sa liaison
avec toutes les organisations qui s'occupent du bien
physique ou moral de la Jeune Fille, voire meme de son
relèvement. Une affiche de l'oeuvre est apposée dans
l'église paroissiale et son bulletin: le «Trait
d'Union», est à la disposition de chaque personne
désirant s'intéresser au rayonnement de l'Association.
La Ligue Féminine d'Action Catholique Française
fut créée à Reichshoffen le 26 mai 1920 et n'a cessé
de progresser dans la paroisse locale.
La ligue est l'organe officiellement désigné par
l'Eglise catholique, pour grouper, selon le désir du
Saint-Père et sous la dépendance de la hiérarchie,
toutes les femmes catholiques de France, afin de
travailler à l'élargissement du règne du Christ dans
notre patrie.
Le groupe de Reichshoffen compte en 1936, 282
adhérentes, qui se partagent en 30 dizainières.
Les dizainières doivent être des exemples vivants pour
la paroisse; c'est à elles qu'incombe le soin de
distribuer mensuellement les publications de la Ligue,
ainsi que les «mots d'ordre» venus du comité national
et transmis par le comité diocésain. Elles sont
l'auxiliaire du curé, de l'Evêque, de l'Action
Catholique. Chaque ligueuse peut et doit etre une apotre,
au service de Dieu et de la France.
Plus spécialement la Ligue a créé à Reichshoffen une
Conférence de Saint Vincent de Paul qui, rattachée à
l'oeuvre des dames de charité de Paris, visite une
vingtaine de familles. Les 18 dames visiteuses recrutées
presque toutes parmi les dizainières se réunissent
chaque mois et distribuent elles-memes les bons et
apportent le réconfort moral aux familles secourues.
La ligue a organisé aussi en 1930 une section d'école
ménagère, une bibliothèque circulante, la quete en
faveur de l'oeuvre des Vocations Sacerdotales ...
Ainsi, selon leur vocation particulière, les
paroissiennes de Reichshoffen s'efforcent d'etre
"des ames qui veillent, des ames qui prient, des
ames qui agissent" !
Les
dames de charité et les dizainières de la ligue en
compagnie du recteur SCHNEIDER, curé de Reichshoffen
(photo vers 1936).
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