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LES
RIVIERES

La région du Nord de l'Alsace présente une multitude de
cours d'eau salmonicoles
(présence du Saumon) qui s'écoulent entre reliefs
boisés et affleurements gréseux
des Vosges bossues. Source de recueillement et de
silence, cette région propose
une découverte de la nature.
Dans le Bas-Rhin il y a peut-être 3000 km de cours d'eau
dont une bonne centaine
dans le seul canton de Niederbronn.

Les rivières dans le canton de
Niederbronn forment comme une main à 5 doigts
dont le plus
petit est le Schwarzbach, l'annulaire serait le
Falkensteinbach,
le plus long doigt (le majeur) serait représenté par la
Zinsel du Nord
Le Rothbach représenterait l'index et enfin le pouce
serait la Moder qui se prolonge
en bras.
Cette main fluviale donne plus qu'une poignée de vie à
notre région, une main pleine
de resources naturelles !
Avec des altitudes dépassant à
peine 200 mètres, les vallons du ROTHBACH, de la
ZINSEL DU NORD et du FALKENSTEINBACH offrent le passage
à de modestes rivières
nées dans la zone montagneuse et qui grossissent la
MODER. Le ROTHBACH se jette
dans la MODER à PFAFFENHOFFEN, la
ZINSEL DU NORD avec le FALKENSTEINBACH
après GUNDERSHOFFEN. Auparavant, le SCHWARZBACH
croise le FALKENSTEINBACH
à la hauteur de REICHSHOFFEN.
Cette région, bien arrosée par
des rivières, est fragilisée lors de période
de pluies diluviènes.

LE
SCHWARZBACH

LE SCHWARZBACH (26 km)
Le Schwarzbach (photo Schmitt B.)
La rivière du SCHWARZBACH (signifie littéralement la
RIVIERE NOIRE sans doute à cause
de son sillonnement à travers les épaisses forêts
noires des Vosges du Nord !) était
anciennement appelée le CRONNBACH (rivière de la
couronne).
Il prend sa source près de Stürtzelbronn (en Moselle)
dans le GRAFFENWEIHER, qui à
l'origine était plus large. Sur ses 26 km de longueur,
cette rivière alimente des petits
étangs de pêche. Il abritait jusqu'à un passé récent
des écrevisses roses qui faisaient
longtemps la joie des enfants et le régal de leurs
parents.

L'Ecrevisse à pattes rouges
: une espèce autochtone des ruisseaux et
étangs des vosges du Nord (photo PRVN).
C'est un affluent de la MODER situé le plus au NORD.
Le long de ses courbes poussait la fleur d'arnica, encore
appelé «le tabac des Vosges»,
cueillie au début du XIXème siècle et très utilisée
par les médecins militaires durant les,
guerres, napoléoniennes pour combattre la typhoïde mais
également les diarrhées.
Les premières traces humaines décelées jusqu'à
présent dans notre région datent du
néolithique ou âge de la pierre polie (4000 à 2000
avant Jésus-Christ). Sur les hauteurs
de la vallée du Schwarzbach on dénombre plusieurs abris
sous roche avec ou sans
polissoir (Jaegerthal, Windstein, Dambach).
La vallée du Schwarzbach, de par sa configuration
naturelle, fit, lors de la mise en
place de la Ligne Maginot, l'objet d'une étude
particulière aboutissant finallement
à la construction d'une série de 12 barrages le long du
ruisseau , constituant ainsi
une zone inondable, afin de créer un obstacle naturel
contre l'ennemi.

Le martinet de Jaegerthal sur les bords du SCHWARZBACH
(lithographie du XVIIIème siècle)
Un autre martinet était
implanté à la cascade du Rauschenwasser, situé près
de
REICHSHOFFEN.
Cette forge est construite en 1767 par le baron de
Dietrich, et dépendant de la forge de
Jaegerthal. On y affinait la fonte. En 1863 ce lieu est
changé en deux feux de raffinerie
d'acier. La soufflerie qui alimente ce foyer est mise en
mouvement par une turbine et
le marteau par une roue hydraulique.
C'est la force des cours d'eau
qui fit fonctionner les machines. En 1810, il n'y a que
15 machines à vapeur en service en France. Dans la
métallurgie, l'énergie des grands
et petits marteaux des forges, celle des soufflets des
hauts-fourneaux (pour activer le feu),
est fournie par l'eau.
Ainsi le Schwarzbach, alimente trois usines de la famille
de Dietrich. aménagé en
différentes chutes précédées d'un étang, après le
rachat de l'étang du Grafenweyer
comme bien national en l'an IV, son niveau est rehaussé
avant les forges et son
écoulement est réglable et sûr.
Il fait fonctionner le martinet du Windstein, la forge de
Jaegerthal, avec son grand
marteau et ses martinets, la forge de Rauschendwasser,
où son cours est contrôlé
par des digues et écluses et renforcé par l'apport de
petits ruisseaux, et enfin la
forge de Reichshoffen (Rauschendwasser qui signifie :
eaux bruyantes).

Une passerelle sur le
Schwarzbach à Reichshoffen

LE
FALKENSTEINERBACH

LE FALKENSTEINERBACH (28 km)
(Falkensteinbach ou
Falkensteinerbach)
Le Falkensteinbach, comme
beaucoup de ruisseaux descendant du massif vosgien
côté alsacien,
ce nom vient du nom de la
montagne dont il descend (Falkenstein) terminé par
"bach" (ruisseau en dialecte alsacien et en
allemand),
ce qui signifie le ruisseau des
Falkenstein (Le Ruisseau du Rocher du Faucon).
Cette rivière se dirige du
Nord-Ouest au Sud-Est, et qui prend sa source dans les
montagnes voisines, près d'Egelshardt (secteur lorrain
des Vosges du Nord) et
traverse dans toute sa longueur la ville de Niederbronn
et conflue après un
parcours de 28,32 km dans la Zinsel du Nord à
Uttenhoffen.
Cette petite rivière serpente
entre les collines vosgiennes du Wintersberg et du
Reisberg.
Sur les berges du Falkensteinbach, l'iris jaune dresse
ses feuilles en épée. L'insecte
le "gomphe serpentin" est une espèce très
rare en France et ne se rencontre que
dans les rivières d'eau pure dont celle du
Falkensteinbach.
De nos jours, on n'entends plus le commérage des
lavandières ni le bruit des martinets
actionné par les roues à aubes. Les moulins à grains
ont également disparu,
le Falckensteinbach est devenu une rivière tranquille
pour les pêcheurs. Cette rivière
est de première catégorie (Le classement des cours
d'eau en France se fait en deux
catégories. La première comprend ceux qui sont
principalement peuplés de truites.
La deuxième comprends les autres cours d'eau dominés
par des poissons d'eau
douce tels que carpe, bardeau, tanche, gardon, etc.)
Le Falkensteinbach se prêtait
parfaitement à l'installation de forges. Le cours d'eau
pouvait aisément être contrôlé par des digues et des
écluses, et avant l'usine
on aménageait parfois des étangs afin de créer des
chutes d'eau qui augmentèrent
la puissance hydraulique mais aussi pour posséder des
réserves d'eau pour palier
aux périodes de sécheresses. Le Falkenstein alimentait
le martinet et la forge
de Niederbronn.
La Truite fario est reine entre
autres dans la rivière Falkensteinbach. Les écrevisses
pieds rouges se font rare, sinon ils se cachent dans les
sous-berges des affluents
et sous-affluents de ce cours d'eau.
Le ruisseau de Falkensteinerbach constitue l'une des
quatre stations européennes
de Potamogeton x variifolius (Espèces Végétales
Protégées - plante sauvage,
en français : Potamot à feuilles variables), hybride
reconnu entre Potamogeton
natans (nom français : Potamot flottant) et Potamogeton
berchtoldii
(espèces protégées et menacées) et présente quelques
pieds de
Oenanthe fluviatile (Oenanthe des eaux courantes),
protégée en Alsace.

En 2002, la commune de Reichshoffen a été autorisé à
rejeter au droit de
l'actuelle station d'épuration dans la rivière «
Falkensteinerbach », les eaux traitées
provenant de la station d'épuration de REICHSHOFFEN.

LA
ZINSEL DU NORD

LA ZINSEL DU NORD (44 km)
La Zinsel du Nord : rivière de
première catégorie.
Zinsel signifie "l'affluent".
Ses anciens noms sont Gunimus rivus, Dintzila, Zinzila,
Zintzel, Zinsel et signifie
dans sa racine originelle "L'affluent".
Prends sa source en territoire Mosellan, dans le pays de
Bitche, a près de 400 mètres
d'altitude. Après un parcours d'environ 44 kilomètres
elle conflue avec la Moder
à Schweighouse (à 148 mètres d'altitude). La majeure
partie de son bassin versant
qui draine 339 km2 s'inscrit dans le Parc Régional des
Vosges du Nord.
Les usines De Dietrich, implantées dans le canton de
Niederbronn, à la hauteur
de Zinswiller, utilisaient également la force motrice de
la Zinsel du Nord pour
mettre en mouvement les machines au 19ème siècle.
La Zinsel alimentait le martinet et la forge de
Zinswiller. De même le feu des
hauts fourneaux était activé pas des soufflets mus par
l'eau.

LE
ROTHBACH

LE ROTHBACH (24 km)
Le Rothbach prend sa source dans les Vosges du Nord ou il
effectue un parcours
de 24 km avant de confluer avec la Moder (en rive gauche)
à Pfaffenhoffen.
On pourrait penser que ROTHBACH découle des mots ROTH
(signifiant ROUGE)
et BACH (la rivière) d'ou la rivière rouge. Mais en
réalité le préfixe ROTH est
probablement une déformation lente et progressive du
terme germanique
RODERN ou GERODERT signifiant défricher, déboiser,
"la rivière défrichée"
ce nom diffère largement de "la rivière
rouge".
Le Rothbach prend sa source au FUCHSTHAL-WILDENGUTH près
de
REIPERSTWILLER et se jette au nord de PFAFFENHOFFEN,
après un parcours
sinueux de 24 kilomètres, dans la MODER dont il est le
principal affluent de
la rive gauche. Depuis le XIIème siècle et l'apparition
des premiers moulins,
ce cours d'eau était d'une très grande importance
économique et aiguisait
la convoitise des seigneurs laïques ou ecclésiastiques.
Les uns exerçaient
un droit de ban sur le ruisseau, le droit de pêche, les
autres se réservaient
le droit exclusif de construire des moulins. Lorsque le
village de ROTHBACH
tombait en partage entre plusieurs héritiers, le
ruisseau restait le plus souvent
propriété indivisé, personne ne voulant se résoudre
à une cession au profit
de la partie adverse. A partir du XVIème siècle et
jusqu'en 1756, le pontenage
(impôt perçu sur le passage des ponts) assurait par
ailleurs une source de
revenus très important et l'érection d'écluses permit
une meilleure irrigations
des terres. En 1900, il existait encore une association
pour la régulation des
cours du ROTHBACH et, tout au long de ses méandres, 6
moulins utilisaient
son énergie cinétique. 13 Affluents se jettent dans le
ROTHBACH.
Au XIVème siècle deux moulins étaient installés sur
le ROTHBACH.
Dans le village de ROTHBACH, sur sa rivière on dénombra
3 lavoirs communaux.

Les souriantes lavandières le long du Rothbach.

EBERBACH

L'EBERBACH (35 km)
Il prend source dans le canton mais c'est un affluent de
la SAUER.
C'est l'unique cours d'eau, parmi les rivières
principales du canton, qui ne se
jette pas dans la Moder.
Eberbach signifie : La rivière du Sanglier

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