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LE
FERROVIAIRE

Historiquement, l'Alsace est une
terre d'entreprises ferroviaires. Jusque dans les années
1950 des locomotives à vapeur sortiront de la Société
alsacienne de construction
mécanique d'Illkirch, tandis que dans les années 1930
Bugatti construira environ
quatre-vingt autorails.
A Reichshoffen De Dietrich poursuit la production de
matériel ferroviaire commencée en
1848 jusqu'en 1997, le relais est pris sous l'enseigne
ALSTOM-DDF.
Enfin, à Hangenbieten, la société Lohr développe
depuis quelques années un tramway
sur pneu guidé par un rail central.

Remorque du tramway de
Strasbourg conçue et
réalisée par l'usine De Dietrich Reichshoffen.
Dotée de deux gares ferroviaires,
la ville de Reichshoffen
Les usines de Dietrich, installées premièrement à
Jaegerthal en 1684 ... puis à Reichshoffen
à la Schmelz en 1767, offrent de nombreux emplois
d'ouvriers, de bûcherons et
charbonniers, de voituriers...Cette usine est l'oeuvre du
maître des forges Jean de Dietrich,
troisième du nom, anobli en 1761 pour les services
rendus aux armées du royaume.
C'est la veuve de son petit-fils, la baronne
Amélie-Louise, qui engage l'entreprise sur
la voie de la construction mécanique.
Les chemins de fer, alors en pleine expansion, offrent un
marché potentiel non négligeable.
De 1844 à 1848, des investissements importants sont
ainsi engagés à Reichshoffen pour
permettre la production de paires de roues et le montage
de wagons. D'autres fabrications
ferroviaires suivent bientôt : ponts métalliques,
grues, plaques tournantes, signaux, etc.
Seule la proximité de deux puissants concurrents (André
Koechlin et Cie à Mulhouse et
Etablissement de Construction Mécanique de
Graffenstaden) l'empêche d'ajouter des
locomotives à son catalogue.
L'usine de Reichshoffen est coupée du marché français
au lendemain de l'annexion de
l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne en 1871. D'où la
création, en 1879, d'une antenne à
Lunéville. Les deux usines fonctionnent de concert
jusqu'en 1905, date à laquelle les de
Dietrich cèdent en toute propriété l'unité de
Lunéville aux de Turckheim, leurs cousins
(origine de la Société Lorraine-Dietrich). C'est à
cette époque, aussi, que l'usine de
Reichshoffen abandonne la construction automobile,
commencée en 1896.
En 1918, Reichshoffen, qui avait réussi à pénétrer le
marché allemand, fait retour à la
France. Sortie indemne du conflit, ses ateliers sont
aussitôt sollicités pour la remise en
état des matériels roulants ferroviaires livrés par
l'Allemagne au titre des réparations,
puis, à nouveau, pour la construction de wagons. Quoique
prépondérante, cette activité
laisse la place à quelques commandes de voitures et de
matériel de tramway. En 1931,
l'usine occupe 1700 salariés et produit 3000 wagons par
an. Frappée par la crise, elle trouve
son salut dans la construction d'autorails qui, de 1933
à 1939, fournit de 35 à 50% de son
chiffre d'affaires. Contrainte pendant la guerre de
travailler pour la Reichsbahn
(wagons allemands), ses installations sont durement
touchées en mars 1945 au moment
des derniers combats précédant la libération du
territoire. L'année 1946 marque le début
d'une longue association avec la SNCF, d'abord comme
réparateur puis,deux ans plus tard,
comme constructeur. Dans les années 1950, l'activité de
l'usine repose essentiellement sur
la fourniture d'autorails, dont les RGP. Elle travaille
également pour l'étranger, l'Afrique
du Nord et le Luxembourg, la Syrie, la Grèce. Une
nouvelle étape est franchie en 1963,
lorsque De Dietrich, tout comme Renault, perd un marché,
désormais concentré entre
les mains d'ANF. Reichshoffen devient en retour l'un des
principaux fournisseurs français
de voitures (Corail et dérivés). Epoque bénie par les
industriels français : en trois jours
quatre chaudrons Corail sortaient des ateliers de
Reichshoffen. De Dietrich conçoit les
voitures à compartiments les "VU" et fabrique
aussi la moitié des bogies "Y32" du parc
construit. Avec un rythme de quatre bogies par jour.
Reichshoffen a aussi à son actif,
avec d'autres industriels, les Z2, ces automotrices bleu
et rouge pour la SNCF et les r
égions et adoptées aussi par les chemins de fer
luxembourgeois. Un dernier tournant
est pris en 1977-1978, date à laquelle l'usine se voit
confier la construction de toutes
les remorques d'extrémité des rames TGV, depuis les TGV
Paris-Sud-Est jusqu'aux
TGV Duplex et Thalys.
Racheté totalement par le groupe Alstom, la société
ALSTOM-DDF comporte prêt de 700
salariés.

Trois Autorails X73500 en gare
de Reichshoffen - Photo : Bernard SCHMITT
Lautorail
De Dietrich Z 105 (1949) ainsi que sa remorque
Décauville RZ 1011 (1962) sont les
représentants dune ère ferroviaire passée. En
fait lautorail est lunique survivant de cette
série forte de 10 unités qui était en service aux CFL
de 1948 jusquà 1978. En plus lautorail
Z 105 est lunique exemplaire en état de marche
dans le monde entier. Soulignons encore
que des pourparlers avec le Service des Sites et
Monuments Nationaux sont en cours en vue
du classement de ces deux véhicules.
Jusqu'en 1870, la firme De Dietrich
avait réussi à se développer en délaissant
progressivement son ancien métier, la production de
fonte et de fers marchands,
pour la construction de matériel ferroviaire (avec un
catalogue déjà très étendu).
Après l'annexion de 1870, les Dietrich choisirent,
contrairement à d'autres
entrepreneurs alsaciens, de rester sur place.
Ce choix les obligea à diversifier considérablement
leurs fabrications pour s'adapter à un
marché allemand qui les excluait largement du domaine du
matériel ferroviaire.
D'un groupe dépendant presque exclusivement du chemin de
fer, l'entreprise devint un
atelier polyvalent, en prise sur des marchés très
variés, allant des biens de consommation
durables à l'équipement urbain ou industriel.
C'est durant cette période que se manifesta avec
netteté la logique qui inspirait le
développement de l'entreprise : une logique de site,
plutôt qu'une logique de produit.
L'objectif de stabilité géographique fut atteint grâce
à une grande mobilité dans des
métiers successifs. Les produits passaient, mais
l'entreprise restait. Pour parvenir à se
convertir aussi souvent et à se diversifier à ce point,
l'entreprise dut acheter de nombreux
brevets, multiplier les expériences de production à
petite échelle, investir fréquemment
dans de nouvelles installations, et savoir compter avec
les risques d'échecs avant de
trouver les fabrications susceptibles d'assurer les plans
de charge futurs.
Cette orientation fut encore renforcée après la
Première Guerre Mondiale, lorsque la
direction de l'entreprise fut partagée entre cinq
cousins, chacun étant responsable d'un
domaine précis. Cette orientation se justifiait comme
moyen de valoriser au maximum
un capital hérité, de maintenir l'emploi dans un canton
rural et de compenser les risques
conjoncturels. Elle pouvait s'appuyer sur la stabilité
d'une main-d'oeuvre formée sur place
dans des métiers très divers et détenant des
compétences étendues.
Source : Michel HAU Professeur
d'histoire contemporaine à l'université des Sciences
Humaines de Strasbourg.

L'usine de Dietrich (aujourd'hui
ALSTOM) à REICHSHOFFEN, vers 1931.
Source des informations : société DE DIETRICH

Rectificatif de Françis ALBERT
:
La société De Dietrich a récupéré un vieux châssis
de wagon foudre datant de 1921.
il fut transformé en wagon à bière en 1941 (au total 4
exemplaires ont été transformés)
WAGON METEOR ISOTHERME Ksa 3 505257.1921.
Ce wagon à deux essieux a été
construit par la Société de Dietrich & Cie à
REICHSHOFFEN,
(sous le numéro 61442) et restauré en 1984 par
l'entretien de Mulhouse-Nord. Il a été
récupéré en 1980 chez De Dietrich à Reichhoffen où
il servait destacade roulante et a été
échangé contre un autre wagon SNCF radié. Il a été
retiré du service en 1971.
Sa gare d'attache était Reichshoffen (Bas-Rhin).
Il est présenté dans l'état de location à la
brasserie Météor à Hochfelden (Bas-Rhin) qui
l'utilisait pour le transport des bières en fûts.
Caractéristiques techniques :
- tare : 10,960 tonnes,
- longueur hors tout : 7,5 m.,
- charge normale : 19 tonnes,
- charge limite : 21 tonnes,
- surface : 15,8 m2.
"ALSTOM" UNE ORIGINE
ALSACIENNE
André Koechlim ouvre un atelier de construction de
locomotive à Mulhouse en 1839,
alors que le chemin de fer est une idée neuve en France
et en Europe continentale.
Les affaires se développeront vite. Koechlim fusionne
avec les Ateliers de Graffenstaden
pour créer la Société Alsacienne de Construction
Mécanique (SACM).
L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, en 1871,
entraîne le repli de la SACM
à Belfort dans les années 1878-79. En 1893, la traction
électrique ferroviaire commence
à prendre un certain essor, l'Américain General
Electric s'associe à la Compagnie
française Thomson-Houston. Passée la première guerre
mondiale, les électrifications
prennent de l'ampleur. En 1928, Thomson-Houston fusionne
avec une partie de la SACM
pour former une nouvelle entreprise. Ce sera Als-Thom
contraction d'ALSace-THOMson.
La firme de Belfort va devenir, malgré la crise, le plus
important constructeur français de
matériels de traction qui passera de la vapeur à
l'électricité et au diesel. ALSTHOM acquiert,
d'année en année, une position dominante dans le monde
industriel ferroviaire. En 1976,
ALSTHOM intègre la CGE et entre dans l'industrie
navale avec l'achat des Chantiers de l'Atlantique.
Puis le mouvement s'accélère par l'absorbtion de
plusieurs grandes entreprises.
ALSTHOM devient le premier industriel ferroviaire
français, à la fin des années 1980.
La voie est ouverte pour des regroupements de taille
européenne.
En 1989, GEC ALSTHOM (du britannique GEC et le français
ALCATEL-ALSTHOM) est né.
En 1998, GEC et ALCATEL préfèrent se recentrer sur leur
métiers de base : l'électronique,
la défence et les Télécom et laisser leur rejeton
rebaptisé ALSTOM sans "H" voler de ses
propres ailes. En 1997, le groupe ALSTOM rachète
l'entreprise De Dietrich Ferroviaire à
Reichshoffen qui deviendra ALSTOM-DDF. Aujourd'hui, le
groupe ALSTOM emploi prêt
de 70 000 salariés dans le monde.

L'AUTOMOBILE


La première voiture à
Reichshoffen (vers 1896-1897), dans la rue de la Liberté
à la hauteur
de l'école. Il s'agit de la voiture du Docteur Marzollf,
construite par les établissements
De Dietrich à Lunévile.
(source : plaquette du
centenaire de l'école du Centre)

Les premières voitures à
Reichshoffen, près de l'ancienne mairie.
A cette époque il n'y avait pas de problème de
stationnement ...

LE
NAVAL


Moteur De Dietrich pour bâteau "PIERROT"

L'AVIATION


"Lorraine De Dietrich" fournissait des moteurs
pour l'aviation.

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