Bienvenue dans la commune de NIEDERBRONN !
  DECOUVRIR LA PAROISSE PROTESTANTE
  REICHSHOFFEN
   
  HISTOIRE DE LA PAROISSE PROTESTANTE
   





L'UNIQUE BATIMENT SANS CLOCHER !



Le temple protestant à Reichshoffen est particulier, il n'a ni clocher, ce n'est ni un bâtiment d'église
traditionnel !
Est-ce vraiment une Eglise ?


ANCIENNE SALLE D'ASILE, ACTUELLEMENT LA PAROISSE PROTESTANTE.



LE BATIMENT




C'est anciennement au numéro 267 qu'est situé le bâtiment de la paroisse, actuellement le
numéro 8.



Le lieu de culte protestant de Reichshoffen, appellé premièrement "Centre paroissial protestant".
La paroisse protestante est l'unique paroisse au bâtiment classique et sans clocher en Alsace du
Nord !




LA COUR



Voici ce que rapporte M. Fernand Philipps (voisin du bâtiment de la Paroisse Protestante) dans le
Bulletin Paroissial n° 9 destiné au 50ème anniversaire :

Le bâtiment fut construit en 1859 à l’emplacement de « l’hôtel de la Fleur ».
Une plaquette au-dessus de la porte d’entrée portait l’inscription suivante :
« Ecole primaire – Salle d’Asile – 1859 ».

Salle d’asile, dénommée plus tard, école maternelle !5Asile signifiait un lieu sûr où on se
met à l’abri pour trouver le calme).


Ecriteau : ECOLE PRIMAIRE - SALLE ASILE - 1859
La dénomination Salle d'Asile provient du fait de protéger les enfants de la délinquance de rue
et de les placer en Salle d'Asile, c'est l'ancêtre de l'école maternelle.

Dans le psaume 119 le plus long de la Bible au verset 114, le psalmiste dit à propos de son Dieu :
"Tu es mon asile et mon bouclier, j’espère en ta promesse". Ce lieu était nommé inconsciemment
ASILE comme un refuge de Dieu, un bouclier ou Dieu a déjà protégé tant de personnes, et c’est
effectivement ce qui s’est déjà passé dans ces lieux jusqu'à ce jour.


Le bâtiment en 1935.


Quatre classes de filles et une maternelle mixte y fonctionnaient. La maternelle se trouvait
dans l’actuel lieu de Culte, par moitié vers la cour. Tout le reste du bâtiment était occupé par
les classes primaires et le logement des Sœurs de la Doctrine Chrétienne qui y enseignaient.

Durant les guerres de 1870 et 1939-1945, les locaux abritaient l’Hôpital des premiers secours
pour les soldats blessés, Reichshoffen se trouvant directement derrière le front en 1870.
Malheureusement, ces murs ont vu s’éteindre beaucoup de ces jeunes vies : ce qui devrait
nous inciter à réfléchir, en ces temps de paix.

En décembre 1944, la 103ème Division d’Infanterie US établit une partie de son Poste de
Commandement au premier étage.

L’école fut transformée en Centre paroissial protestant à partir du 26 février 1981.



Le préau a été reconstruit à l'identique par le Maire ZIMMER, il s'appui sur le mur des anciens
remparts



Parlons de la cour d’école qui n’était pas trop grande pour le nombre d’écoliers !

En plus, deux énormes marronniers y poussaient.
Buanderie et lavoir qu’utilisaient les sœurs empiétaient sur la cour. Ils étaient adossés

contre le mur de la rivière. Le préau abritait une partie des WC des filles, les garçons
utilisaient celui qui se trouvait à côté de la buanderie.
La stèle qui se trouve en face de la rampe fut installée après 1870. Elle servait de support à

la statue de la Vierge coulée par les débris d’obus du champ de bataille de Froeschwiller à
l’initiative du Général PAU qui fut blessé dans les combats. Il fut amputé d’un bras dans la
maison Lindauer … sans anesthésie !


Le Général Pau amputé de son avant bras droit dont les cris de souffrances se sont faits entendre
à Reichshoffen !


Le général revint des années durant en pèlerinage à Reichshoffen !




La statue se trouve actuellement au « Musée du Fer » à base de débris d'obus.

Le bulletin de liaison n° 14 (1994) de la Société d'Histoire de Reichshoffen et environs rapporte en
ces mots :

"Le Général PAU blessé et amputé du bras dans la maison Robein-Damm, 12 Rue du Général
Leclerc à Reichshoffen, a fait don de la statue ci-dessus à la ville de Reichshoffen. Fondue avec
des obus du champ de bataille de Reichshoffen (en 1870), cette vierge était placée dans la niche
de l'ancienne école des filles, actuellement temple protestant. Dans sa séance du 16 août 1919,
le Conseil Municipal, à la demande du Conseiller Héberlé, a décidé à l'unanimité, de nommer le
Général PAU, citoyen d'honneur de la ville de Reichshoffen".


Il va sans dire que pendant les guerres, la cour était idéale pour l’intendance.

Les différentes unités y installaient leur roulante (cuisine).

Pendant la drôle de guerre de 1939, le vin rouge (pinard) y coulait à flot !
Par contre, quand les allemands occupaient les lieux, c’était la pénurie :

ils n’avaient même plus de quoi chauffer leurs repas !
Avec l’arrivée de l’armée américaine, la pénurie cédait la place à l’abondance et au confort.

Les cuisines étaient chauffées à l’essence. Le portail, pour faire entrer les gros camions,
n'est pas assez large !
Qu’à cela ne tienne … la pelleteuse arrive et renverse le pilier gênant ! Et tout est réglé !



Des impacts d'éclats de grenade sur le mur de la rampe d'accès.


Reste à mentionner les impacts d’obus pendant la triste période 1944-1945.

La fenêtre du 1er étage qui fait le coin vers la rivière et la Rue du Ruisseau a été la première
touchée. L’impact du deuxième obus est encore visible aujourd’hui sur le mur Aubry avant
le toit du préau.
Le mur du temple, en face, est criblé d’éclats meurtriers. Le soupirail à gauche de la porte

de la cave a été complètement démoli. Heureusement aucune victime n’était à déplorer.


Traces de craie sur les soubassements de fenêtres


Si vous passez dans la cour, jetez donc un dernier regard vers les trois fenêtres donnant
vers la cour, vous verrez les soubassements plutôt blanchis, les sœurs enseignantes, après
avoir nettoyé le tableau noir, secouaient les chiffons imbibés de craie blanche sur le rebord
des fenêtres … souvenir d’écoles et des temps révolus.

Fernand Philipps (Rue du Ruisseau)



Le socle ou reposait la statue fabriquée sous les ordres du Général PAU.


Dans la cour, se trouve un ancien socle en grès caché derrière la végétation.
Le général PAU amputé de son avant en 1945, avait fait fondre des outils de guerre pour faire
fabriquer une statue catholique représentant Marie, dans l'espoir qu'il n'y aurait plus jamais ces
horreurs de guerre !



En 1944, l'armée américaine avait installé son Poste de Commandement dans l'école, pour les
engins militaires le pilier d'entrée était encombrant, les militaires ont renversé le poteau en grès.
Aujourd'hui, remis en place, il a été consolidé à la base. En 2016, le poteau est enlevé.



Dans le mur extérieur donnant sur la Rue du Ruisseau, une boîte encastrée dans laquelle était
installée une horloge d'enregistrement pour le passage du veilleur de nuit !

Un crochet permettait d'attacher à l'aide d'une chainette une clef, lors du passage du
veilleur de nuit, ce dernier ouvrait le boîtier à l'aide d'une autre clef et activait son
mouchard avec la clef dissimulée dans le boîtier. Ainsi le lendemain, on pouvait vérifier
sur le mouchard si le veilleur de nuit avait correctement effectué sa ronde.
D'autres boîtiers de ce type étaient réparties dans le vieux centre de Reichshoffen.



Système de boîtier encastré avec une clef attachée



Type de mouchard sûrement utilisé à Reichshoffen


Durant la seconde guerre mondiale et même avant, ce lieu était un endroit stratégique, un veilleur
de nuit faisait des rondes et devait activer une horloge d'enregistrement à son passage dans la rue
du Ruisseau.
Le logement du boîtier existe toujours dans le mur d'enceinte de la paroisse, caché dans le mur
naturellement végétalisé, seuls quelques uns connaissent cette cachette de "Géocaching" !
Le mur des anciens remparts passait à la limite de la propriété Aubry.
Aujourd'hui, l'on reconnait l'épaisseur du mur sur cette limite.



Plan de situation



Le bâtiment de la Paroisse Protestante en 1961.



En 1739, ce lieu est occupé par un bâtiment différent (reproduction)
Le mur des remparts est matérialisé par la bande marron.



HISTOIRE


M. Schwaller nous relate l'histoire protestante à Reichshoffen

HISTORIQUE DE LA NAISSANCE DU LIEU DE CULTE

Les premiers cultes protestants à la Schmelz !
Il y a plus d’un siècle, Reichshoffen était une ville catholique où résidaient
des juifs qui y avaient leur synagogue et quelques protestants.
Le Pasteur Klein (1838-1898) de Froeschwiller (en service de 1867 à 1882)
écrivait dans son livre sur la guerre de 1870 qu’il ne pourrait plus assurer
le culte à Reichshoffen si les autorités allemandes le privaient de sa
charrette et de son cheval.
Malheureusement, plus personne n’est aujourd’hui en mesure de localiser
le lieu de culte mentionné. Il se trouvait probablement à la « Schmelz »
(Reichshoffen-Usines).




Le Pasteur Klein dans l'église de Froeschwiller le 6 août 1870.
Avec son cheval et sa charette, il venait à Reichshoffen pour assurer les premiers cultes
protestants dans les années 1870 à 1880 !


La première école protestante privée à Reichshoffen
A partir de 1945, les protestants devenaient de plus en plus nombreux et bientôt ils
représentaient 400 âmes. Les uns s’intégraient à la paroisse de Niederbronn, le plus
grand nombre, à celle de Gundershoffen. Le Pasteur Strohm de Gundershoffen dispensait
l’enseignement religieux obligatoire dans les écoles de la ville.
Une école protestante privée rattachée à l’usine De Dietrich existait à la Schmelz.
Elle accueillait exclusivement les enfants protestants des personnes travaillant chez
De Dietrich.

La première idée d’un lieu de culte à REICHSHOFFEN a germé …
Au début des années 1960, de fortes tensions existaient entre la municipalité et le Pasteur
Strohm. Le litige portait sur les indemnités que la ville de Reichshoffen ne versait pas au
Pasteur. Il refusa donc de continuer à intervenir dans les écoles.
A la même époque l’usine De Dietrich a renoncé à son école privée.
Les deux classes furent prises en charge pas l’Education Nationale sous le nom de Ecole
Protestante Mixte. Elles furent transférées au centre à l’ancienne Ecoles des Filles où des
salles étaient disponibles. Tos les enfants protestants fréquentaient dorénavant cette école
et le problème de l’enseignement religieux était réglé, mais pas celui de la vie spirituelle.
Suite à es évènements, l’idée d’un lieu de culte à Reichshoffen a germé dans l’esprit de
Monsieur Willy HOELTER qui nous a quitté subitement en 1982.
Il était adjoint au Maire et une personnalité bien connue.
M. Hoelter m’a contacté en 1961, époque à laquelle j’étais directeur de l’école protestante
mentionnée plus haut.
Approuvant entièrement ses arguments, nous avons sollicité l’avis du Président de l’Eglise.
Après une entrevue avec celui-ci at après l’intervention de parsonnalités de Reichshoffen
dont M. le Député François Grussenmeyer, la solution nous fut annoncée le 19 janvier 1962
à savoir :
Nomination d’un pasteur à Windstein, paroisse inoccupée depuis de longues années, avec
obligation de desservir le lieu de culte de Reichshoffen comme annexe, situation qui dure
jusqu’à ce jour.
Un immense travail nous attendait :
Trouver un local pour le culte puis le meubler pour être opérationnel.
M. Hoelter et moi-même avons demandé à d’autres personnes de nous rejoindre pour nous
seconder.
Une bonne demi-douzaine de protestants convaincus du projet s’est jointe à nous.
Le logement pour le futur pasteur ne posait pas de problème puisque la Maison De Dietrich
proposait une maison à Jaegerthal.
La commune mit à notre disposition l’ancienne « salle d’asile », en face de l’église catholique
qui est restée le lieu de culte jusqu’à nos jours.
Elle nous a également fourni les chaises. La paroisse de Niederbronn nous a prêté l’autel, la
chaire ainsi qu’un harmonium. De Dietrich nous a fourni un poêle à charbon.
Des travaux de réfection de la salle d’asile ont été effectués par la commune sous la houlette
de M. Reymann, adjoint au Maire à l’époque. Il nous a d’ailleurs offert la grande croix qui
se trouvait sur le mur à l’arrière de la salle de culte.


Le premier Pasteur Thomas Bresch


Le premier Pasteur
Nous étions donc prêts à accueillir notre premier pasteur, M. Thomas BRESCH, jeune
pasteur et son épouse, le 16 août 1962. Quel jour mémorable !
Le pasteur Bresch avait vite compris l’importance de « l’annexe Reichshoffen » par rapport
à la paroisse mère. Contre l’avis de ses supérieurs il a élu domicile à Reichshoffen dans la
maison Rominger en face de l’actuel supermarché « LIDL ».
Le Conseil s’efforçait de trouver une solution durable pour le lieu de culte.
Il envisgeait l’achat de la propriété Rominger. Une promesse de vente signée, mais le 19
janvier 1971 le Conseil, contre l’avis du Pasteur, renonça à cet achat vu l’augmentation du
prix par le propriétaire. Le Pasteur Bresch a quitté la paroisse le 8 octobre 1971.
Pendant neuf ans, il a travaillé parmi nous pour construire une communauté vivante.


Les premières années sans pasteur !
Après son départ, le Conseil Presbystéral élargi a oeuvré avec courage pour maintenir les
activités existantes. 2 réunions bibliques par mois étaient organisées par des laïques de
la paroisse. Le groupe de jeunes continuait à se réunir de même que le groupe de femmes
et les enfants étaient accueillis à l’école du dimanche. Les réunions du Conseil étaient
bimensuelles avec un rapport financier tous les mois.
La plus grande préoccupation était de trouver un pasteur pour le catéchisme et donc pour
la confirmation de nos enfants.


Par intérim : Le pasteur Schwach.

La 1ère année, le Pasteur Schwach venant de Strasbourg a bien voulu accepter ce service,
répondant au souhait des confirmands de l’époque impressionnés par ses sermons.
Nos espoirs pour trouver rapidement un pasteur s’amenuisaient ne voyant aucune issue
malgré nos efforts constants. Les activités spirituelles souffraient du manque d’un "guide"
et c’est ainsi que le groupe de jeunes, le groupe de femmes et les études bibliques avaient
cessé petit à petit leurs activités.
Le bénévolat par contre était toujours à l’ordre du jour de la part de tous les intervenants de
la paroisse. Organistes, sacristains, responsables des différents groupes renonçaient à
toute rémunération ce qui tranchait par rapport aux autres paroisses.
Les pasteurs des paroisses voisines intervenaient, mais pour eux c’était une charge
supplémentaire et le plus souvent des lecteurs présidaient les cultes dominicaux.
A une certaine époque, Windstein n’avait plsu d’organiste.
L’auteur de ces lignes enregistrait les cantiques pendant les cultes à Reichshoffen et ces
enregistrements accompagnaient ensuite les fidèles de Windstein.
Le fait de ne pas trouver de pasteur était certainement dû à l’absence d’un presbytère et
d'un lieu de culte non provisoire.
Le Conseil a donc envisagé les solutions suivantes :
Nouvelle construction ou transformation de la synagogue.
Un terrain convenable était recherché activement et un plan pour la transformation de la
synagogue a été téalisé par M. Berst, un de nos paroissiens.
Entre temps, les sœurs enseignantes qui occupaient le premier étage de notre lieu de culte
ont quitté la ville. La Municipalité a alors mis tout le bâtiment à notre disposition.
La solution du logement était donc envisageable.
Le logement pour le pasteur et la sallede culte dans un même immeuble était la solution
idéale; mais nous étions encore loin de la réaliser.


Les premiers espoirs d’un renouveau
Les années passaient et rien de positif ne se présentait à l’horizon, malgré une 1ère visite
au Directoire. Une deuxième entrevue avec le Président Appel en avril 1975 nous apportait
quelques espoirs. Enfin, le 5 octobre 1975, Mme Bronnenkant a célébré son premier culte à
Reichshoffen. Elle oeuvrait dans notre paroisse jusqu’au 25 juillet 1976.
En automne 1977, son mari Jean-Pierre fut nommé pasteur titulaire de la paroisse.
N’ayant toujours pas de presbytère à la disposition du pasteur, c’est encore la Maison
De Dietrich qui lui a accordé un logement dans La Rue de la Gare (actuellement Rue du
Général Koenig), cette fois-ci à Reichshoffen.
Les travaux de réaménagement de l’ancienne école de filles ont pu débuter en 1979.
Les cultes durant cette période étaient célébrés dans le sous-sol de l’ancienne Mairie et les
enterrements à l’église catholique.
L’inauguration du Centre Paroissial, est aujourd’hui appelé communément église
paroissiale, eut lieu le 19 octobre 1980.
Le pasteur et son épouse pouvaient enfin occuper le logement tant attendu par les
paroissiens.
Le pasteur Jean-Pierre Bronnenkant a quitté la paroisse en 1992 et fut remplacé la même
année par Mme le pasteur Monique Gisselbrecht.

Roger SCHWALLER, membre fondateur du lieu de culte protestant à Reichshoffen.


Aujourd’hui, malgré le handicap physique de Mme Gisselbrecht, celle-ci assure avec passion le
travail de pasteur. Ses prédications simples et souvent illustrées par un objet qu’elle ramène,
apportent une bonne nourriture spirituelle aux paroissiens et aux plus jeunes.



L'ACTE DE NAISSANCE DE LA PAROISSE



1962, inauguration et installation du jeune pasteur Thomas Bresch.



1962, réception en Mairie par M. Grussenmeyer et le Comte De Leusse.

Le premier pasteur protestant de Reichshoffen nous fait l'honneur de son passage à Reichshoffen,
pour le 50ème anniversaire de la paroisse, pour apporter son témoignage :


IL Y A CINQUANTE ANS – QUELQUES SOUVENIRS

Nous voici conviés, ce 14 octobre 2012, pour célébrer un 1/2 siècle d'existence d'une
paroisse protestante, celle de Reichshoffen. Pour quelques uns d'entre nous, ce seront
des retrouvailles qui nous touchent particulièrement, puisque nous pourrons dire :
nous en étions, quand tout a commencé ! Nous aurons d'abord une pensée émue pour les
personnes que l'âge ou la maladie empêchent de nous rejoindre, et surtout pour celles qui
nous ont quittés, remis à la grâce de Dieu.
Quant aux autres, plus jeunes ou arrivés ici depuis, ce sera l'occasion de recevoir le
témoignage de ce qu'il nous a été donné de vivre alors, de rendre compte de la manière
dont ils ont continué de construire sur ce fondement.

Avant de rappeler l'acte de naissance de la paroisse jubilaire, le 19 août 1962, évoquons ce
qui a précédé. En effet il n'y a pas eu de création « ex nihilo », à partir de zéro.
Dans la Cité des Cuirassiers d'alors, réputée catholique, il y avait parmi ses 4 000 habitants
un petit nombre de protestants : ceux de « la Schmelz » se rattachaient à Gundershoffen,
d'autres à Niederbronn. La seule présence protestante visible était l'école, deux classes
installées dans l'ancienne « salle d'asile », au rez-de-chaussée de la maison des Sœurs.
Quelques uns de ces paroissiens, se sentant un peu délaissés, se sont mis à désirer qu'une
vie paroissiale normale puisse se développer localement, un jour.
Et ceci d'autant plus qu'un climat de tolérance, effet de l'annonce de l'ouverture imminente
du Concile de Vatican II ? - commençait à se propager.
Des démarches furent entreprises, mais comme les décisions souhaitées prirent du retard,
on s'impatienta.
D'autre part, la paroisse de Windstein, avec son poste pastoral vacant depuis la fin de la
guerre, était desservie par le pasteur de Niederbronn, puis par celui de Langensoultzbach,
ce qui finissait par lui peser, surtout à la mauvaise saison.
Ce qui a été déterminant n'a pourtant pas été une réflexion sur un plan pastoral du côté de
la direction de l'Eglise régionale, mais un malentendu entre le presbytère de Gundershoffen
et la mairie de Reichshoffen, à propos de stères de bois de chauffage que celle-ci n'avait
plus fournis à celui-là, en compensation des leçons de religion donnés à l'école protestante.
Des maladresses menèrent au dialogue de sourds et au blocage...
C'est ainsi que l'idée de régler d'une pierre deux (ou trois) coups s'imposa enfin du côté des
autorités responsables.

Pendant ce temps j'achevais mon service militaire, 28 mois dont 14 en Algérie à la frontière
tunisienne, comme aumônier assistant, véritable vicariat comme pour plusieurs futurs
pasteurs placés dans la même situation. Rentré quelques semaines avant le cessez-le-feu,
je retrouvai ma femme à Colmar, me remis à ma thèse de licence en théologie et contacta
le Directoire. J'apprends du secrétaire général qu'on veut me nommer à Wolfskirchen.
Je demande quelles sont les possibilités pour ma femme d'avoir un poste de professeur
dans un établissement secondaire dans ce secteur de l'Alsace Bossue – le problème de la
profession d'un conjoint n'était encore guère pris en compte – et on me répond : alors ce
sera Windstein, à cause de la proximité de Haguenau... Je devrai provisoirement résider à
Jaegerthal et... assurer la desserte de Reichshoffen, tout en me considérant comme vicaire
du collègue de Niederbronn.
A cette époque point de cahier des charges, de recherche de profil, pas encore
d'accompagnement réel ni d'évaluation : c'est le parachutage, l'immersion immédiate
dans les tâches variées du service pastoral, une forme d'apprentissage sur le tas, loin des
parcours balisés, mais finalement efficace.
Dès les premiers contacts sur place je comprends que ce sera ardu, mais aussi passionnant.

Nous emménageons donc dans l'ancienne maison forestière de Jaegerthal, avec notre fils
d'à peine 3 mois, en août 62. Le dimanche suivant c'est le culte « de présentation ».
D'abord le matin à Reichshoffen, sans président du Consistoire ni inspecteur ecclésiastique,
mais avec les pasteurs J. Blocher et F. Cherdron de Kandel, la ville jumelée du proche
Palatinat.
Et c'est aussi le tout 1er culte protestant célébré officiellement ici, dans une salle bondée, à
l'arrière de l'école, avec les représentants de la municipalité, le conseiller général, le député.
Une réception solennelle est ensuite donnée en mairie avec les discours d'usage et même
remise de bouquet... L'après-midi c'est le culte à Windstein (dans la belle église qui orne la
couverture de l'Almanach 2012), avec le pasteur G. Heintz de Langensoultzbach, le maire
Ullmann tout souriant...
Dans les deux lieux, je prêche sur "siehe, es ist alles neu geworden, en Christ, tout est neuf"
(2 Corinthiens 5,17), pour insister sur la véritable nouveauté qu'est la « parole de la
réconciliation », fondement du ministère et de la vie de toute l'Eglise.
Je conclus par le programme à vivre en communauté :
« Faites tout – parole ou acte – au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par
lui à Dieu le Père » (Colossiens 3,17).


Les premières tournées de visites du Pasteur Bresch en Mobylette.


Bien des choses seraient encore à évoquer de ces 9 ans que nous avons vécus ensemble,
les tournées de visites du Mittelbuhl et Finckenberg jusqu'à Wineckerthal, Dambach et
Neunhoffen, en mobylette d'abord, puis en 2, puis en 3 CV ;
notre déménagement indispensable à Reichshoffen, 19 rue de Haguenau, la veille du premier
Noël (en anticipant le feu vert officiel) ; la constitution de l'équipe ouverte de responsables
laïcs ; la catéchèse scolaire ; les semaines bibliques, retraites de catéchumènes, rencontres
de formation d'adultes, échanges de chaires... lancées en collaboration avec les paroisses
des consistoires voisins ; la desserte de la paroisse de Gundershoffen-Griesbach, vacante
pendant 3 ans ; l'école du dimanche ; le club d'enfants et le groupe de jeunes de la
"Hawerkammer"; la recherche d'une installation plus durable : logement pastoral et lieu
de culte ...
Tout cela en essayant de ne pas perdre de vue l'essentiel : l'édification d'une communauté
vivante, ancrée dans la foi et engagée pour le bien de la cité, l'accueil et le partage fraternel,
le risque de la nouveauté plutôt que la sécurité des sentiers battus, la persévérance dans les
épreuves et l'encouragement mutuel...
Les uns ont planté, d'autres ont arrosé, mais c'est Dieu qui a fait – et fera encore – croître,
« car nous travaillons ensemble à l'œuvre de Dieu » (1 Cor. 3,5-11).

1962/2012 : ce qui importe, c'est bien la reconnaissance envers Celui qui rend tout possible,
malgré nous, par nous et parmi nous, l'assurance que
« ce qu'il T'a plu de commencer, sans se lasser Ta main l'achève » !

Thomas Bresch (Premier pasteur de Reichshoffen)



TEMOIGNAGES D'UN PASTEUR ...



Le deuxième pasteur de la paroisse protestante nous apporte son vécu :

15 belles et riches années

Fin juillet 1977 un coup de téléphone du directoire nous parvient : « Fin août il faut libérer
le logement à Ingwiller où j’ai fait mon stage. Un nouveau stagiaire arrive…
Ta nouvelle paroisse c’est Reichshoffen-Windstein. » Très bien… à ma question à qui je
m’adresse pour le presbytère, on me répond « gentiment », il n’y a pas de presbytère,
débrouille toi. Bon… alors c’est la roulotte ou ??? Heureusement mon épouse a dépanné
une année à Reichshoffen. Un coup de téléphone à la mairie qui nous déniche un logement
« de Dietrich » où nous avons passé 3 belles années.
Commence alors un travail intéressant, heureux et bien différent d’une paroisse classique.
Pas de clocher et une simple salle de classe d’une école catholique désaffectée comme lieu
de culte à Reichshoffen et par contre une belle petite église entourée par le cimetière et une
belle nature à Windstein.
Si je ne nomme personne de la paroisse même, c’est pour éviter d’en blesser d’autres.
Ainsi quelques faits, au risque d’en oublier bien d’autres, qui m’ont marqués :
- Une formidable équipe du Conseil Presbytéral et de laïc avec une sortie à vélos qui m’est
restée dans les jambes et le cœur.
- Le groupe de jeunes qui s’est retrouvé dans la cour ou au bureau anciennement « rue de
la gare ». Un WE mémorable à la Schildmatt, sans électricité, et où après coup
plus personne n’avait peur des nombreuses souris présentes.
- Des WE vivants et riches avec les confirmands et les auditeurs.
A 2h du matin une fille de s’exclamer : « Tu sais qui j’aime ? » et moi qui en rentrant
répond : « Oui... le silence »
- Et puis avec émotion je repense à l’accueil chaleureux de la « minorité protestante ».
Ceci tout particulièrement du côté de la commune, de son Député-maire François
Grussenmeyer qui a permis la belle réalisation du Centre Paroissial, avec un logement
pour le Pasteur et sa famille.
- Reichshoffen, un peu le premier amour avec non seulement un culte d’installation mais
aussi d’ordination. Sans oublier la naissance de nos deux filles et leur baptême suivi
d’un pot partagé avec toute la paroisse.
- Que dire de l’excellente relation avec la Paroisse Catholique.
Le Curé Paul Droesch me téléphone : « Nous vous organisons un concert en notre église
pour vos travaux. » Super, une église pleine jusqu’au dernier banc.
- Pour la grande communauté turque, j’étais reconnu et apprécié comme le « Mollah »
protestant.
- Et puis le contact avec la ville et la paroisse de Kandel reste gravé par bien des rencontres
joyeuses et profondes avec des amitiés qui se sont liées.
- Ce qui me manque aujourd’hui, c’est la communion fraternelle qui régnait entre les
collègues du Consistoire de Niederbronn : rencontres régulières, lieu de cure d’âme mutuel,
repas familiaux…
- Pour terminer, la vie cultuelle avec sa chorale. Les paroissiens venant d’horizon bien
divers, une certaine tradition est restée heureusement présente. Mais une grande liberté
de formes nouvelles étaient les bienvenues. Avec plaisir, je remarque que les cultes du
samedi soir sont restés fortement ancrés. J’ai débuté avec la robe noire classique du Pasteur.
L’idée d’une aube blanche a germé au sein du Conseil. Un dimanche en noir, l’autre en
blanc.
La personne qui nous a organisé toutes les belles excursions me tape sur l’épaule et me
dit du haut de ses 80 ans révolus :
"Herr Pfarrer, lon doch endlich de schwarz Kutt auf de Sitt…"

Quelles belles années de communion j’ai vécu avec ma famille, fêté les 20 ans et 25 ans
de la Paroisse… Que dire de plus qu’un bon anniversaire pour les noces d’or et un bel
avenir à la Paroisse de Reichshoffen et de Windstein.

Jean-Pierre Bronnenkant (Deuxième pasteur à Reichshoffen)



LES DIFFERENTS PASTEURS ...


La paroisse de Windstein existe depuis 1891, elle est associée à celle de Reichshoffen en
1961.
A Reichshoffen, dans ce fief catholique, la paroisse protestante a le droit de célébrer son
premier culte en 1961 ! C'est un évènement historique !



Le premier pasteur fut Thomas Bresch (1962 à 1971).



En 1972, la paroisse n'a plus de pasteur, c'est le Pasteur A. Schwach (de Strasbourg) qui
assure la plupart du temps, les cultes et cérémonies : enterrements, mariages, baptêmes,
confirmations.



De 1973 à 1977, le pasteur Breisach de Gundershoffen assure les cultes les plus importants.



Le pasteur Jean-Pierre Bronnenkant est installé en 1978 et assure le poste jusqu'en 1992.



Le pasteur Monique Gisselbrecht, est installé en 1992 et assure la responsabilité pastorale
jusqu'à ce jour. Elle est en fauteuil roulant, mais continue son travail avec passion.
En 2012, elle est en poste à Reichshoffen depuis 20 ans.



LES RESPONSABLES...



Le Conseil presbytéral en 1992, lors de la venue du Pasteur Gisselbrecht.

...


Le conseil presbytéral, en 2012, manque sur la photo Christiane Winling :
Carine, Nathalie, Esther, Georges, Monique, Margot, Bernard, Clarisse et Fabienne.



LA VIE COMMUNAUTAIRE...




Ancien groupe de jeunes.



Journée de la prière pour le Madagascar (les femmes de la paroisse en habits traditionnels
malgaches)



Au fil des années, les registres de la paroisse se remplissent.



LES ACTIVITES ...


- Chorale
- Fêtes annuelles : fêtes paroissiale et missionnaire et les autres fêtes chrétiennes.
- Récolte de bouchons
- Club bricolage
- Etudes bibliques
- Rencontres Oeucuméniques
- Les Scouts
- Catéchisme
- Sorties jeunes
- Soirée Tartes flambées
...


La paroisse mère du Windstein existe depuis 1891 (ce sera le sujet d'une autre histoire).



Les pasteurs Bresch et Heintz (de Langensoultzbach) au Windstein en 1962.
Mme Bresch vue de dos.






Le temple protestant vu depuis les combles de l'église catholique.



La belle église protestante de Windstein était l'église mère de Reichshoffen, jusqu'en 2010.
Aujourd'hui c'est la paroisse de Reichshoffen-Windstein.


Finalement, l'église de Jésus-Christ ce sont des hommes et des femmes et
non des pierres !



2012 - 50ème ANNIVERSAIRE DE LA PAROISSE




Un des fondateurs de la paroisse en 1962, Monsieur Roger SCHWALLER



Pasteure actuelle de Kandel Simone Ade-Ihlenteld avec le Pasteur Bresch



Le culte a été célébré à l'Espace Cuirassiers, plus de 300 personnes et les responsables
politiques de Reichshoffen, Nehwiller, Niederbronn et Windstein.



Une animation avec les jeunes et la chorale.



En cuisine, ambiance détendue avant "le Grand Rush !"



300 couverts à préparer, près de 1 000 assiettes à garnir, ce jour-là !



Apéritif concert avec la Musique Municipale de Reichshoffen.



Une table garnies de 50 biscuits.



Animation avec le jeune groupe folklorique d'Urhwiller

























 

 

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